Deuxième partie, chapitre II : Notes




1-  H. Rigault, Histoire de la querelle, Hachette, Paris, 1856.
     G. Mauguin, Étude sur l’évolution intellectuelle de l’Italie de 1657 à 1750, Hachette, Paris, 1909.

2-  P. Hazard, La crise de la conscience européenne (1680-1715), Fayard, Paris, 1961, ch. 2.

3-  Mon interprétation de l’humanisme s’inscrit dans l’esprit de l’œuvre de Burckart, La civilisation de la Renaissance, Gouhier, 1958 ; suivant les lignes maîtresses tracées dans ses diverses œuvres par E. Garin dont je cite, pour le moment, Moyen-Âge et Renaissance, Gallimard, Paris, 1969 ; elle est cepen­dant personnelle, s’appuyant sur la lecture directe des auteurs. Il est inutile de dire que je m’inscris en faux contre toute interprétation qui viserait à nier l’ori­ginalité du Quattrocento, pour ne reconnaître en lui qu’un parmi les mouve­ments qui ont traversé l’Europe à partir du XII° siècle. Voir, à cet égard, P. Renucci, L’aventure de l’humanisme européen au Moyen-Âge, Belles Lettres, Paris, 1953. Ce livre cependant demeure une des œuvres les plus remarqua­bles pour la compréhension des relations entre les cultures française et italienne. Pour les différents courants d’interprétation à partir de l’œuvre de Burckart, voir F. Chabod, Il Rinascimento nelle recenti interpretazioni, in Scritti sul Rinascimento, Einaudi, Torino, 1967.

4-  La fonction révélatrice de la poésie, qui sera un des thèmes majeurs de la philosophie vichienne, sera abordée à l’occasion de la Science nouvelle. Pour l’heure, je me limiterai à quelques références, tirées de C. Salutati.
     « Fuerunt igitur hi viri (les poètes primitifs) potentissimi... in sermone, quorum oratio mentes hominum adeo revocavit a sensibus quod ipsos id facerit opinari cuius contrarium visibiliter percepisse » (C. Salutati, De laboribus Herculis, Edit B.L. Ulmann – Thesauri mundi, Turici).
     J’ai souligné « revocavit a sensibus », parce que nous avons déjà rencontré cette expression chez Ficino, Descartes et Vico. Notons que la libération de l’esprit des préjugés des sens attribuée par Descartes exclusivement à la raison critique, est reconnue comme œuvre propre de la poésie. Ce sera la thèse fon­damentale de la Science nouvelle. « Et igitur postrica, quam isti morda­citer impugnant (les théologiens, tel Dominici) initium laudatio divinitatis atque virtutis, quam gentiles habuerunt cum vera religione commune » (L.c. pp. 9, 28-30).

5-  Pour la lettre de Salutati à Dominici, qui peut être considérée comme son testament spirituel, voir E. Garin, Educazione umanistica in Italia, Laterza, Bari, 1966, pp. 23-24.
     G. Dominici, Lucula noctis, par Hunt, Notre-Dame, Indiana, 1940.

6-  Je me réfère aux 990 thèses, dont le De hominis dignitate constituait l’in­troduction, que Pic de la Mirandole n’avait pas pu défendre à cause de l’op­position du pape.
     Pour les thèses : Conclusiones... Opera omnia, Basileae, pp. 63-113.
     Je me reporte aussi à la campagne entreprise par Pic de la Mirandole à son retour de Paris contre la rhétorique et en faveur de la philosophie. Voir Epis­tula a Hermolao Barbaro, loc. cit. pp. 351-358.

7-  La critique de Vasari, premier historien d’art, demeure célèbre. « Ma quelle che sopra tutte la cosa dette fu di pardita e danno infinitamente alle predetto professioni, fu il fervente zelo della nuova religione cristiana, la quale... non guastó " solamente o getto " per terra tutte le statue meravigliose e le scul­ture, pitture, musaici e ornamenti dei fallaci dii dei gentili : ma le memorie ancora, e gli onori d’infinito persone egregie... E avegnache la religione cristiana... non facesse questo per odio ch’ella avesse contro la vertu, ma solo per contumelia o abbatimento degli dii gentili : non fu peró che da queste onorate professioni, che non se ne perdesse in tutto la for­ma » (Vasari, Vite scelte, Edit Cromonese, Roma, 1958, Vol. I, p. 42).

8-  Un texte de Cicéron nous aide à comprendre le rôle joué par la notion de « gentilité » dans la Renaissance. Pour lui, les Gentils sont issus de « parents ayant été toujours libres, dont aucun des ancêtres n’a jamais vécu dans l’es­clavage » (Cicéron, Topiques, 11, 29). le fait même de parler de « Gentils » dans les Topiques est significatif. La Renaissance s’inscrit dans cette tradition, transposant la liberté de la race dans la culture. Il s’agit donc d’une liberté spi­rituelle, acquise par l’étude du classicisme. Ainsi l’humanitas passe des anciens chez les modernes, au moyen de la langue. L’acquisition du langage, dans sa pureté grammaticale et lexicale, devient médiation de salut, condition pour que les hommes parviennent à leur perfection d’homme.

9-  Érasme avait mené sa lutte contre la rhétorique humaniste et présenté ses projets de synthèse dans le Ciceronianus (Érasme, Dialogue Ciceronianus, Edit. P. Mesnard, Vrin, Paris, 1970, pp. 257-358).

10-  Cette esquisse nous montre le contexte dans lequel s’inscrit l’entreprise vichienne, qui tend à une synthèse entre christianisme et humanisme, s’inspi­rant non des prémisses érasmiennes, mais des idéaux de Pic de la Mirandole. En effet, non seulement Vico ne refusera pas l’élément paganisant de l’huma­nisme, mais il le placera comme fondement suprême de son système, qui sera présenté comme la philosophie et la théologie des « Gentils », voulant ainsi affirmer que la philosophie et la théologie ne peuvent être saisies que dans la perspective d’un salut par la poésie.

11-  Saitta affirme, bien à propos, que la philologie humaniste « instaura un metodo nuovo di traduzione dei greci interiore e sostanziale. La filosofia non e simplice instrumento ma e un instrumento che é la stessa intelli­genza » (Saitta, Il pensiero italiano nello umanesimo e nel rinascimento, Vol. I, Zuffi, Bologna, 1949, p. 166).

12-  Rappelons cette précision de Garin, à propos de la méthode de Politien. Pour Politien, imiter serait « prendre conscience de sa propre originalité dans le rapport même qui l’unit à un autre ; c’est trouver en soi les modes de la création, dont on a un exemple sous les yeux » (E. Garin, Moyen-Âge et Renaissance, Op. Cit. p. 243).

13-  Pour la périodisation du Maniérisme, voir R. Sayce, Maniérisme et pério­disation : quelques réflexions générales, dans Renaissance, Maniérisme et Baroque, Vrin, Paris, 1972, p. 43.
       Voir aussi, pour cette période, Maugain, Etude sur l’évolution intellec­tuelle de l’Italie de 1657 à 1750 environ, Hachette, Paris, 1909.

14-  Tassoni, Opere, a cura di L. Fasso, Rizzoli, Roma-Milano, Pensieri diver­si, pp. 367-642.

15-  Rigault, Histoire de la Querelle, Op. cit. p. 71.

16-  A. Koyré, Du monde clos à l’univers infini, Paris, 1968.

17-  Rettorica e barroco - Atti del III congresso internazionale di studi uma­nistici, Bocca, Roma, 1955.

18-  B. Croce, Storia dell’ età barocca in Italia, Laterza, Bari, 1929, ch.2, Barocco.
       Entre autres : « Quella perversione artistica, dominata dal bisogno delle stupefacente che si amava in Europa a un dipreso dagli ultimi decenni del cinquecento alla fine del seicento » (p. 33).

19-  L. Stefanini, Rettorica, Barocco e personalismo, dans Rettorica e baroc­co, Op. cit. p. 217.
       Par rapport à l’influence exercée dans cette culture par la rhétorique d’Aristote, voir l’étude remarquable de G.M. Tagliabue, Aristotelismo e Ba­rocco, dans Rettorica e barocco, Op. cit. pp; 115-195.

20-  L’étude de Portoghesi peut nous servir de révélateur : La figure du lan­gage de Borromini, dans Borromini, Vincent-Fréal, Paris, 1969, p. 374.

21-  « Il dato rappresentativo e manifesta sopro tutto nel teatro che e in certo senso la protoarte du questo periodo. Ancha l’architettura diventa teatrale, come lo diventano la pittura e la scultura ; la musica a sua volta divenne ancella del teatro e della funzione representativa » (G. Dorfles, Antiforma­lismo nell’ architettura barocca della controriforma, dans Rettorica e baroc­co, Op. cit. p. 49).

22-  Voir G. Gentile, Il pensiero italiano del Rinascimento, Sansoni, Firenze, ch. 10.
       Bruno en parle dans le dialogue La cena delle ceneri ;
       Pascal, dans la Préface pour un traité du vide, in Pensées ;
       Campanella dans Apologia pro Galileo ;
       Bacon dans le De augmentis scientiarum (1. 1, 38).

23-   Bacon, Cogita e visa, XVII.




t312201 : 29/12/2012