1- D. Bouhours :
La manière de bien penser dans les ouvrages de l’esprit, S. Marbre, Paris, 1687.
Les entretiens d’Ariste et d’Eugène, Colin, Paris. 1692
Pensées ingénieuses des anciens et des modernes, G. Desprez, Paris, 1748.
2- D. Bouhours, La manière de bien penser dans les ouvrages de l’esprit, Op. cit. Avertissement III.
3- Pour le Tasso, voir Bouhours, Entretiens, Op. cit. IV, p. 118.
4- D. Bouhours, Entretiens, Op. cit. II, p. 41.
5- D. Bouhours, Entretiens, Op. cit. II, p. 46.
6- D. Bouhours, Entretiens, Op. cit. II, p. 41.
7- G. Orsi, Considerazioni sopra un famoso libro franzesa intitolato "la manière de bien penser", Bologne, 1705.
8- D. Bouhours, Entretiens, Op. cit. IV, p. 135.
9- D. Bouhours, Entretiens, Op. cit. II, p. 39. Il fonde ce jugement sur le son des langues respectives : « Cela vient en partie de ce que nous ne mettons point d’accents sur les syllabes qui précèdent la pénultième ».
10- Pour Valla, lire l’œuvre fondamentale de S. Camporeale, Lorenzo Valla : Umanesimo e téologhia, Instituto studi del Rinascimento, Firenze, 1972.
11- « Itaque nostri maiores rebus bellicis pluribus laudibus caeteros homines supererunt, linguae vero suae ampliatione seipsos superiores fuerunt tanquam relicto in terris imperio, consortium decrum in caelo consecuti... Amisimus Romana, amisimus regnum... veruntamen per hunc splendiorem dominatum in magnam adhuc urbis partem regnamus... Nostra est Italia, nostra Gallia, nostra Hispania, Germania, Pannonia, Dalmatia, Illyriam... Ibi namque romanum imperium est ubicumque romana lingua dominatus ». (L. Valla, Elegentiarum, L. I Praefatio – Opera, Basileae, 1465, pp. 3-4).
12- L. Valla, Elegentiarum, 1.c. p. 4.
13- « Et puisque notre religion est éternelle, l’étude des lettres latines est aussi éternelle », Trad. d’un texte tiré du discours du 16 octobre 1440, cité par Camporeale, Op. cit. p. 104.
14- Cela explique qu’Érasme, tout en considérant Valla « comme un homme de grand mérite » avoue qu’il se trouvait aussi avec lui en désaccord sur beaucoup de points, surtout en ce qui concerne la théologie. (Lettre à Dorpins, Opera, par P. Mesnard, Vrin, Paris, 1970, p. 128).
15- « Siquidem multis iam saeculis non modo latine nemo locutus est sed ne latinem quidem legem intellexit », L. Valla, Elegentiarum, 1.c. p. 4.
Voir aussi la préface au troisième livre : « Quae gens si scripturam romanam depravare potuit quid linguam... putandum est ? ».
16- L. Valla, Dialecticae disputationes, Opera, Basileae, 1465, pp. 643-676.
17- S. Camporeale, L. Valla, Op. cit. p. 103.
18- Pour une vue d’ensemble de l’évolution de la langue aux XV° et XVI° siècles, voir B. Migliorini, Storia della lingua italiana, Sansoni, Firenze, au titre « Quattrocento et Cinquecento ».
B. Trabalza, La critica litteraria, Vallardi, Milano, 1915.
19- Dante, De vulgari eloquentia, Comentario de A. Marigo, Le Monnier, Firenze, 1948.
20- « Unde nos doctrinam operi intendentes doctrinatas eorum poetrias emulari oportet » (Dante, De vulgari eloquentia, Op. cit. II, 4,3).
21- G. Santangelo, Le epistole "De imitatione" de Gianfrancesco Pico della Mirandola a Pietro Bembo, Olschki, Firenze, 1954.
22- « Imitari itaque eam debemus, quam anima scilicet gerimus dicendi perfectam facultatem... sive ea ipsa penitus innata sit idea, atque ab ipsa origine perfecta, sive tempore procedente multorum auctorum lectione consumata » (Jean-François Pic de la Mirandole, Op. cit. p. 28). Il affirme qu’au lieu d’imiter la création (inventiones) des autres, il aurait pu la stimuler (« poteris enim inventionem quapiam de re ab aliis traditam vel aemulari vel superare ») 1.c. p. 31.
23- « Nullam me in eo stili formam, nullum dictandi simulacrum antea inspexisse quam mihi ipse mente et cogitatione legendis veterum libris multorum annorum spatio, multis laboribus ac longo usu exercitationeque conferim. Ad hoc nunc, cum aliquid scribendum est, me converto ; videoque quasi oculis sic cogitatione quae conficiendo scripto opus sunt, unde sumam » (Bembo, De imitatione, Op. cit. p. 48).
Bembo ne niait pas qu’on devait « rivaliser » avec les autres, mais l’émulation devait s’inscrire elle-même dans le cadre de l’imitation : « Imitandi vim atque sensum ac aemulatione quadem mixtam cupiditatem natura omnibus tribuit » (Op. cit. p. 40).
24- Au commencement de son ouvrage, intitulé Prose, il affirme bien que « Altro non é scrivare que parlare pensatamente » (p. 75). Mais en fait, ce même ouvrage conditionne la pensée de l’écrivain à celle de l’auteur servant de modèle : « Molto meglio faremo noi altresi se con lo stile del Boccaccio e del Petrarca ragionenemo nelle nostre carta che non faremo a ragionare col nostro, percio che senza fallo alcuno molto meglio ragionarono essi che non ragionamo noi » (Bembo, Prose e Rime, a cura di C. Dionisotti, UTET, Torino, 1960, p. 122).
25- L’influence de Bembo dans toute la littérature italienne est bien soulignée par Dionisiotti, dans son introduction aux Prose : « Ed infatti questo fa il risultate della prose, l’imposizione a tutta l’Italia di una lingua che si impara sui libri, che si serapone su un piano di raffinata cultura, al linguaggio familiare, ma che ciononostante si parla o scrive comme lingua commune e viva » (Op. cit. p. 47).
26- B. Castiglione, Il cortegiano, Sansoni, Firenze, 1894, Littera introduttoria, II, 25.
27- B. Castiglione, Il cortegiano, Op. cit. I, XXX, 33-37.
28- B. Castiglione, Il cortegiano, Op. cit. LI, XXXVII, 70.
29- Je noterai surtout l’œuvre de Sperone Speroni, Dialoghi (Venise, 1558), parce qu’elle résume la polémique linguistique italienne, en même temps qu’elle inspire la polémique française en servant de modèle à la Défense de du Bellay.
30- Vossler, Langue et culture en France, Payot, Paris, 1953, p. 200.
31- L. Valla, Elegentiarum Libri (Prefatio).
32- J. du Bellay, Défense et illustration de la langue françoyse, Crozet, Paris, 1839, p. 81.
33- J. du Bellay, Défense, Op. cit. p. 84.
34- J. du Bellay, Défense, Op. cit. pp. 86-89.
35- H. Estienne, Deux dialogues du nouveau langage italianisé, Lisieux-Paris, 1883. Estienne dénonce la corruption du style et des mœurs, introduite par la suite de Catherine de Médicis dans cette cour qui avait été le lieu privilégié de la langue et de la culture françaises. « Car ils n’ont pas seulement changé d’habits... mais aussi de gestes et de contenances, mesmement d’allure et quasi de toutes façons de faire usitées en la conversation ordinaire » (p. 213). Bien que ces attaques trahissent une aversion due aussi à son protestantisme, ses analyses linguistiques demeurent fondées.
36- H. Estienne, La préexcellence du langage françois, Dellain, Paris, 1850.
37- La thèse qui régit cette dernière partie du livre avait été exposée dans les Deux dialogues par Philalethe, le personnage qui joue le rôle de médiateur. « Or estant une chose hors de dispute et de controverse que le langage grec est le plus parfait de tous ceux qui ont jamais été, il importe beaucoup, pour asseoir bon jugement de savoir lequel de ces deux langages, le françois et l’italien, approche de plus le grec » (p. 219).
38- H. Estienne, La préexcellence, Op. cit. p. 35.
39- M. Charpentier, De l’excellence de la langue française, Hilaire, Paris, 1683, p. 623.
Dans son esprit, l’affranchissement du latin marque le moment de la prise de conscience du génie français. Le français ne peut se racheter de la période de soumission à l’occupation romaine que par l’effacement de la domination de sa langue. Rester encore soumis au latin, c’est demeurer « esclave éternel des Romains et à déclarer nous-mêmes qu’il y aurait de la honte à vouloir se mettre en liberté » (p. 73).
40- d’Alembert, Discours préliminaire à l’Encyclopédie.
41- « Et quia intentio nostra, ut policiti sumus in principio huius operis est doctrinam de vulgari eloquentia tradere, ab ipso tanquam excellentissimo incipientes, quos putamus ipsos dignos uti » (Dante, De vulgari eloquentia, Op. cit. I,XIX, 4).
42- Sous la rivalité culturelle, se retrouve une conception différente de l’histoire, qui a été mise en relief par le professeur Simone dans son étude Première histoire de la périodisation de la Renaissance, in Renaissance, Maniérisme et Baroque, Vrin, Paris, 1972. Rapportant la querelle du XV° siècle, il explique l’opposition française à la culture italienne par une réaction à l’affirmation de Pétrarque que la France ne pouvait pas être le lieu de la renaissance culturelle. L’opposition au pétrarquisme aurait donc poussé les premiers humanistes français à se définir vis-à-vis du classicisme gréco-latin, non comme les Italiens dans le cadre d’un retour cyclique de l’histoire, mais par une transposition de l’empire et des études qui marque une solution de continuité (translatio imperii et studi). Mais chez Valla, comme chez les autres humanistes, le retour de l’empire ne joue aucun rôle. Il demeure cependant que les Italiens se sont situés dans une relation de continuité avec les Romains, et les Français dans une relation de rupture.
43- L’influence de la cour a toujours été déterminante. H. Estienne a osé entreprendre la critique de la corruption linguistique de la suite de la reine. En même temps qu’il reconnaît dans l’usage l’unique critère de style, Vaugelas retrouve le lieu de la langue dans la cour, et non dans le peuple. Alors que l’italien balançait entre trois tendances, le français, par son contexte historique, fut contraint d’en suivre une seule, aboutissant à la langue qu’en Italie Castiglione et quelques autres, avec le même critère de l’usage, avaient réussi à constituer. (Vaugelas, Remarques sur la langue française, Martin, Amsterdam, 1650, Préface).
44- « I franscesi solamente conoscone la nobilita delle armi e tutto il resto nulla stimano ; di modo che non soltanyo non apprezano le lettere ma le aboriscono ; e tutti i litterati tengono per velissimi uomini » (B. Castiglione, Il cortegiano, Op. cit. I, XLII, 1, 5).
45- M. Charpentier, De l’excellence, Op. cit. p. 630.
46- Vaugelas, Remarques... Des équivoques, Op. cit.
47- Je dis dans un certain sens, parce que le latin demande toujours une langue écrite, encore source du langage scientifique ainsi que référence culturelle et littéraire. Voir Dauzat, L’Europe linguistique, Payot, Paris, 1940, p. 26.
48- « Allegant ergo pro se linguam Oil, quod propter sui faciliorem et delectabiliorem vulgaritatem quidquid redactum sive inventum est ad vulgare prosaten, sum est », Dante, De vulgari eloquentia, Op. cit. I,X,2.
49- Hazard, La crise... Op. cit. p. 316.