1- Première partie, chapitre 1.
2- J.-B. Vico, La scienza nuova, R. 33, pp. 595-596.
3- Afin d’atteindre la manifestation objective de la vérité dans l’esprit, l’interrogation socratique visait à reproduire dans l’adversaire la même situation d’ignorance présumée chez l’enquêteur. Ainsi l’interrogation devenait pure, impliquant l’effacement du sujet, en vue de l’affirmation de l’objet dans sa propre évidence. Voir, à ce propos, Aristote, Les réfutations sophistes, Edit. Tricot, Vrin, Paris, 1939, 183 b 5.
4- Aristote fonde la logique de la réfutation sur l’emploi de l’argumentation dialectique et critique, dont l’une conclut à partir des prémisses probables, l’autre des prémisses qui apparaissent vraies à l’adversaire. Aristote, Les réfutations sophistes, Op. cit. 165 b 5.
5- Il importe de souligner que le doute des Discours concerne le vraisemblable, tandis que celui de la première Méditation touche aux connaissances acquises, considérées comme des peintures imaginaires dont le sujet est feint et faux. Ce parallèle, situé au cœur de la première Méditation, confirme l’hypothèse que le doute était mis en relation avec la tendance imaginaire et fictive de la culture baroque.
6- Arnauld décrit la situation du sceptique de la pensée en jumelant le doute des Académiciens avec celui des Pyrrhoniens : « les uns se sont contentés de nier la certitude en admettant la vraisemblance, et ce sont les nouveaux Académiciens ; les autres qui sont les Pyrrhoniens ont même nié cette vraisemblance et ont prétendu que toutes les choses étaient également obscures et incertaines », La logique de Port-Royal, P.U.F. Paris, 1945, p. 292.
7- Rappelons que le doute se pose au moment de la prise de conscience de la maturité spirituelle de Descartes, à l’encontre des connaissances acquises à partir de l’enfance. Méditations, A.T. IX 13.
8- « C’est pourquoi, je pense que j’en userai plus prudemment si, prenant une partie contraire, j’emploie tous mes soins à me tromper moi-même, feignant que toutes ces pensées sont fausses et imaginaires, jusqu’à ce qu’ayant tellement balancé mes préjugés qu’ils ne puissent faire pencher mon avis plus d’un côté que de l’autre, mon jugement ne soit plus désormais maîtrisé par des connaissances de la vérité », R. Descartes, Méditations, I A.T. IX.17).
9- « ... tant que le considérerai telles qu’elles sont en effet, c’est à savoir en quelque façon douteuses, comme je viens de montrer, et toutefois fort probables, en sorte que l’on a beaucoup plus de raison de les croire que de les nier » (R. Descartes, Méditations I, A.T. IX,17).
10- R. Descartes, Méditations I, A.T. IX, 19.
11- R. Descartes, Regulae XII, A.T. X, 415-416.
12- R. Descartes, Méditations II, A.T. IX, 21-22.
13- R. Descartes, Méditations II, A.T. IX, 19.
14- Il suffit de souligner le propos qui ouvre la première Méditation : « ... il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j’avais reçues jusqu’alors en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences » (R. Descartes, Méditations I, A.T. IX, 13).
15- R. Descartes, Méditations IV.
16- J.-B. Vico, La science nouvelle, Trad. Doubine, Nagel, Paris, 1953, n. 405.