ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
Pourquoi ce livre sur Judas ? |
2- Le jugement de Pierre sur Judas |
PROLOGUE - Pourquoi ce livre sur Judas ? - L’a priori christologique des évangiles - Le jugement de Pierre sur Judas - La trahison, péché contre l’Esprit - Hakeldama INTRODUCTION REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
À relire le passage des Actes sur la mort de Judas, ce doute devient plus troublant encore (Ac 1:15-26). Après l’ascension du ressuscité, les apôtres se retrouvent dans la « chambre haute ». C’est le temps des origines de l’Église, que le récit situe entre ciel et terre, éternité et histoire. Pierre se lève d’entre ses frères et dit : « Hommes frères, il fallait (edei) que s’accomplisse ce que le Saint-Esprit, dans les Écritures, a annoncé d’avance, par la bouche de David, au sujet de Judas... » (Ac 1:16). La venue dans le monde du « Christ des Écritures » est accomplie. Après avoir annoncé la parole du salut, Jésus a été trahi, crucifié, mais il est ressuscité des morts et monté au ciel, où « Dieu l’a déclaré et fait Christ » (Ac 2:36). De nouveau réunis dans la prière, les disciples sont prêts à agir dans le monde en témoins de l’accomplissement du salut. Mais leur corps est marqué par une blessure qui doit être cicatrisée, un vide qui doit être comblé : Ils ne sont plus « les douze », car Judas n’est plus l’un des leurs, puis qu’après avoir pris part au même ministère, il a trahi son maître. Ayant acquis un champ avec le salaire du crime, il s’y est précipité d’une hauteur et s’est brisé le corps, en sorte que ses entrailles se sont répandues. Mais la parole des Écritures à son sujet n’est pas pleinement accomplie, il faut encore : « que sa demeure devienne déserte, et qu’un autre prenne sa place » (Ac 1:20 ; Ps 69:26 ; Ps 109:8). Tandis que Dieu fait de son champ une terre des morts, appelée « Hakeldama », champ du sang, les apôtres s’apprêtent à donner à Judas un successeur, en la personne de Matthias, lui aussi témoin de la résurrection. Les apôtres, redevenus les douze, se constituent alors en collège, qui a pour ministère de témoigner de la résurrection et d’interpréter les Écritures sur le Christ. Mais ils sont aussi les témoins et les interprètes de leur accomplissement en Judas. C’est pourquoi ils déclarent que sa mort est une punition de Dieu et prononcent publiquement à son encontre la sentence d’excommunication et d’interdit. En cohérence avec le sens des textes, ces remarques n’en demeurent pas moins troublantes. Puisque la confession de la foi en Jésus-Christ n’est apparue qu’au jour de la Pentecôte, comment expliquer que l’Église ait prononcé la sentence qui condamnait Judas avant de proclamer publiquement que Jésus était le Christ ? Ce jugement a précédé l’annonce du pardon. Et celui qui, le premier, a été objet de ce jugement fut Judas. La sentence de Pierre a acté qu’il avait trahi son maître pour de l’argent, avec lequel il avait acquis un champ, et que sa mort a manifesté à l’évidence qu’il avait été puni par Dieu. Dès lors, l’interdit de Dieu a été prononcé sur son champ, devenu une terre destinée aux morts, en mémoire du sang versé à la suite de sa trahison. Par cette même sentence, Pierre a radié Judas du nombre de douze, l’a destitué de son ministère, l’a exclu de la famille des appelés, « l’Église ». Il git, suicidé, dans le champ où il a versé son sang : Hakeldama, le champ du sang. |
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t601200 : 05/11/2017