Nous reconnaissons que le Dieu qui a parlé au peuple d’Israël au cours de son histoire, qui s’est pleinement incarné en Jésus-Christ pour se révéler et se donner à tous les hommes, s’adresse à nous à travers les témoignages de l’Écriture Sainte ; nous lisons la Bible pour que Dieu nous accorde d’y entendre sa Parole, de la rencontrer et de l’accueillir.
1- L’inspiration et l’Écriture
La Bible se présente comme un ensemble de textes rédigés au cours d’une longue histoire par des hommes qui ont voulu rendre compte de l’intervention de Dieu dans le monde et exprimer le mystère de sa présence au cœur des diverses activités humaines. Nous croyons que dans leur fonction de témoins, ils ont été inspirés de sorte que leurs écrits ne tiennent pas leur autorité du génie de leurs auteurs, mais de Dieu. Ils ont de ce fait un caractère normatif que l’Église a été conduite à se reconnaître en adoptant le canon.
2- Le caractère historique de la révélation et le texte de la Bible
Pour transmettre leur message dans sa richesse et sa diversité, les auteurs de la Bible ont utilisé le langage de leur époque ; ils se sont exprimés dans le contexte culturel de leur temps ; ils se sont servis de genres littéraires très divers ; ils ont souvent parlé à l’occasion d’événements historiques très précis. Il nous faut discerner l’intention et l’originalité de leur message, son point d’impact dans la situation qu’il vient éclairer. Ceci implique une étude rigoureuse, sans cesse mise à jour, du texte qui nous a été transmis, car c’est par lui que nous pouvons saisir l’événement de la Parole de Dieu.
3- L’Ancien et le Nouveau Testaments
L’Ancien Testament tout entier est un témoignage prophétique : nous le reconnaissons à la lumière de Jésus-Christ. Les paroles adressées par Dieu à des hommes dans leur histoire sont en même temps annonciatrices de la Nouvelle Alliance. En ce sens, Christ est l’accomplissement de la Loi ; l’Évangile est déjà présent dans l’Ancien Testament et ne peut être compris sans lui.
La mort et la résurrection de Jésus-Christ révèlent l’erreur d’une interprétation légaliste de l’Ancien Testament ; celui-ci n’est ni un système d’idées religieuses, ni un code éthique, ni un moyen idéologique, dogmatique ou juridique permettant à l’homme de se justifier ou à une communauté religieuse de subsister par elle-même.
Ce qui est vrai de l’Ancien Testament l’est aussi du Nouveau. Les enseignements et les exhortations qu’il contient ne sauraient être compris comme l’élaboration d’un nouveau système. En ce sens, Christ est la fin de la Loi, et tout le Nouveau Testament est fondamentalement bonne nouvelle.
4- L’actualité et l’autorité de la Parole de Dieu
Lorsque, à travers le témoignage biblique, la Parole de Dieu atteint l’homme, Dieu est présent dans cet événement et s’y révèle comme la source toujours neuve de la vérité et de la vie, comme la puissance toujours actualisée du renouvellement et de la réconciliation. Cette parole est donc toujours à la fois message et action. Elle dépasse les limites de l’intellectualité.
Sous l’action du Saint-Esprit, cette intervention de la Parole de Dieu se renouvelle dans nos situations humaines. Ainsi, se manifeste le dynamisme de cette Parole qui s’adresse à tout homme pour donner sens à tous les aspects de son existence, et pour orienter sa marche vers un monde nouveau.
Pour la communauté comme pour chacun de ses membres, reconnaître l’autorité de l’Écriture, c’est accepter, avec une active confiance, de se laisser en tout éclairer et diriger par le Christ.
L’Église cherche à écouter la Parole de Dieu en solidarité avec les hommes de son temps. Elle l’annonce et la vit dans la prédication, les sacrements et tous les actes de sa vie communautaire. Elle ne peut le faire que si elle reçoit du Saint-Esprit une inventive fidélité. Ainsi, la Parole vivante suscite, fonde et juge le message et la vie de l’Église.
5- Écriture et traditions
Les traditions particulières de chaque communauté comme de chaque confession sont légitimes dans la mesure où elles sont le fruit de la Parole de Dieu dans des situations différentes. Elles témoignent d’une richesse de vie, d’une diversité de louange. Pourtant, chaque communauté comme chaque confession doit, dans la communion de l’Église universelle et la confrontation mutuelle, laisser renouveler ou réformer ses traditions par la Parole de l’unique chef de l’Église.
6- L’usage de la Bible et le témoignage du Saint-Esprit
Nous devons lire, étudier et méditer la Bible avec persévérance aussi bien dans l’échange communautaire que dans le recueillement personnel ; l’une de ces écoutes ne saurait dispenser de l’autre. Au reste, lorsqu’elle n’est pas le prétexte d’un repliement individualiste, la lecture de la Bible nous replace dans la communion de l’Église.
Si une rigoureuse étude enrichit notre compréhension, la lumière de l’Évangile éclaire le plus humble lecteur. Et tous, nous avons besoin d’être illuminés, convaincus et guidés par le Saint-Esprit dont le Seigneur a promis qu’il nous conduirait dans toute la vérité. Lecture et prière sont donc inséparables.
Notre lecture doit respecter la liberté et la souveraineté de la Parole de Dieu. Si elle oriente notre vie quotidienne, c’est en nous tournant vers l’unique événement de la révélation de Dieu en Jésus-Christ.
PAR LE SAINT-ESPRIT,
DIEU LUI-MÊME NOUS PARLE
DANS L’ÉCRITURE SAINTE