1. Le fondement du baptême
1. En recevant au début de son ministère le baptême des mains de Jean-Baptiste, notre Seigneur Jésus-Christ révèle qu’il a choisi d’être le serviteur de l’Éternel. En effet, par ce baptême, il prend dans l’obéissance à son Père, la place des hommes pécheurs afin de les faire entrer avec lui par une nouvelle naissance, dans la communauté de ceux qui sont fils et serviteurs. Cette décision a conduit le Christ à la mort sur la croix, puis à la résurrection.
2. En donnant aux apôtres, le jour de son élévation dans la gloire, l’ordre de faire de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, notre Seigneur leur révèle qu’avec l’achèvement de son œuvre rédemptrice, l’Esprit qui était descendu sur lui, lors de son baptême, va se répandre sur tout homme ;
3. Ainsi, le baptême de Jésus, sa mort, sa résurrection et l’effusion du Saint-Esprit, sont les étapes d’un même événement sur lequel est fondé le baptême chrétien.
2. La grâce du baptême
1. Notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour nous s’est fait homme, qui pour nous a vécu la vie véritable, qui pour nous est mort et ressuscité, nous fait entrer dans l’Alliance de sa grâce. Il nous unit indissolublement à lui pour que nous devenions de nouvelles créatures, que nous vivions notre condition d’enfants de Dieu, et que nous soyons membres de son corps dont il est la tête. Notre Seigneur scelle cette Alliance par l’acte du Baptême.
2. Signe de la mort acceptée par le Christ, l’eau manifeste que nous avons part à sa mort, afin d’avoir part aussi à sa résurrection. Ainsi, nous mourrons en lui au péché pour vivre en lui une vie nouvelle.
3. Signe de l’Esprit dont le Christ a été revêtu, l’eau manifeste que le Saint-Esprit nous est donné. C’est lui qui , tout au long de notre existence, poursuit en nous son action vivifiante ;
4. Signe de la vie éternelle, dans ce monde encore soumis à la vanité, le baptême oriente toute notre existence vers sa fin : la rédemption de tout notre être dans la rédemption de toute la création. Le Saint-Esprit nous donne les arrhes de cet héritage.
5. Le contenu du baptême et de la Cène est le même : la vie nouvelle dans sa totalité, mais chacun de ces deux sacrements la manifeste d’une manière spécifique :
(a) dans le baptême, le Christ se donne à nous comme le commencement et la fin de cette vie nouvelle. Il nous garantit le caractère inaliénable de notre adoption. C’est pourquoi le baptême ne saurait être renouvelé.
(b) dans la Cène, le Christ se donne comme nourriture de cette vie qu’il renouvelle sans cesse en nous. C’est pourquoi, la Cène jalonne le chemin de notre existence.
6. Baptisés en Christ, nous sommes unis à lui dans la fidélité obéissante qui l’attache à son Père. C’est pourquoi, la Cène que le baptême atteste, suscite en nous la réponse de la foi. A tous les moments de la vie chrétienne, la foi est le fruit de la grâce. La libre acceptation de cette grâce engage notre responsabilité. Elle nous appelle à confesser notre foi, à rechercher l’unité en Christ avec tous ceux qui sont placés sous la même promesse et à rendre grâces au Seigneur par le sacrifice vivant de tout notre être. Nous soustraire à cette responsabilité d’une foi agissante, est en fait un rejet de la grâce baptismale. Ainsi, tout en recevant du baptême la certitude de notre salut, nous pouvons nous égarer dans une fausse sécurité.
3. Le Ministère baptismal de l’Église
1. Quand l’Église obéit aux commandements de son Seigneur, elle lui est si étroitement unie, que ses actes sont à la fois ceux du Christ et les siens. Ainsi, l’Église baptise car tel est l’ordre du Maître. Par sa bouche et par sa main, c’est le Christ qui baptise, car il lui a plu de se lier à son Commandement. Ce baptême est en même temps un acte dont l’Église a la responsabilité ; c’est Elle qui doit en promouvoir et organiser la célébration de telle sorte que les erreurs humaines ne viennent pas entraver l’action de la Parole de Dieu. Il est nécessaire que l’Église prenne donc des dispositions disciplinaires ; toutefois, celles-ci sont relatives et sujettes à révision.
2. L’Église exerce droitement son ministère en baptisant ceux qui, appelés par l’Évangile, demandent le baptême en confessant leur foi et en baptisant les petits enfants, lorsqu’elle demande aux responsables de ces enfants de prendre pour eux un engagement dans la foi et lorsqu’elle veille elle-même à demeurer une Église confessante, c’est-à-dire une Église qui appelle ses membres à une confession personnelle et communautaire avec assez de vigueur pour qu’on ne puisse la confondre avec le corps social d’une population de tradition chrétienne. De toute manière, doit apparaître clairement le caractère confessant de l’Église. Il importe que nos Églises recherchent une juste compréhension de leur mission.
3. Si la validité du baptême ne dépend pas de la dignité de l’officiant, ni de celle de la communauté, une droite administration du baptême est liée à une prédication fidèle de la grâce et à une pastorale vigilante à l’égard des individus et des familles, et à une authentique vie de prière de la communauté ; le lieu normal du baptême est le culte de la paroisse.
4. En célébrant le baptême, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, l’Église se réjouit de ce qu’il a plu à Dieu, dans sa grande miséricorde, d’introduire l’homme nouveau dans le mystérieux mouvement de son amour. Pour cette plénitude d’amour, l’Église rend gloire à Dieu, le Père, par le Fils, dans le Saint-Esprit.