1. Institution de la Cène
Nous confessons que notre Seigneur Jésus-Christ lorsqu’il a pris la Cène avec ses Apôtres la nuit où il fut livré, a donné l’ordre à son Église de la célébrer jusqu’à son retour. La célébration de la Cène est donc un acte d’obéissance au Seigneur.
Attentive à tout ce que l’Écriture lui révèle de la grâce que la Cène manifeste et transmet, l’Église a la responsabilité d’en organiser la célébration et de veiller à sa discipline. Elle doit en particulier unir dans son culte la Cène à la prédication de l’Évangile.
2. Le repas de la Nouvelle Alliance
La Cène est le repas de la Nouvelle Alliance. En elle, le Seigneur exprime et renouvelle le lien personnel et vivant qui unit Dieu à tous ceux qui par le baptême sont entrés dans l’Alliance de grâce, scellée par le sacrifice du Christ. Cette grâce est tout entière contenue dans le don que Dieu, à travers l’histoire du salut, nous fait de Lui-même en son Fils. La Cène exprime et actualise la totalité de ce don. Il s’agit d’une rencontre et d’un échange entre des personnes : de Jésus-Christ le donateur, l’Église reçoit Jésus-Christ le don de Dieu ; en Jésus-Christ son chef, elle se donne à Dieu.
3. Jésus-Christ, le donateur et le don
Lors de la célébration de la Cène, le Seigneur Jésus est, selon sa Promesse, présent et agissant dans son Église par le Saint-Esprit. Le moyen choisi par le Seigneur pour nous y communiquer la grâce de sa présence est le pain qu’il nous ordonne de manger et la coupe qu’il nous ordonne de boire. En nous les offrant, le Christ nous rappelle son sacrifice sur la croix, en les recevant de sa main, nous nous souvenons de son corps et de son sang donnés pour nous. Ainsi, la Parole faite chair, l’agneau pascal immolé, le Seigneur ressuscité et glorifié, le Christ toujours le même, hier, aujourd’hui, éternellement, vient vivre en nous. Il se donne à nous pour que nous recevions en Lui, le pardon de nos péchés, la vie éternelle et la force d’être ses témoins.
Bien que, dans la Cène, le pain et le vin restent ce qu’ils sont, ils y reçoivent une destination nouvelle, celle de nous communiquer le don de Dieu en Jésus-Christ et d’exprimer qu’il est réellement notre nourriture et notre breuvage. Aussi, ne devons-nous jamais dissocier la réalité de la communion au corps et au sang du Christ de l’acte symbolique de manger et de boire.
Le mode de présence du Seigneur est toujours un mystère qui ne peut être défini, mais nous confessons la réalité et l’efficacité souveraine de sa présence. Dans la Cène, cette présence ne dépend pas de la foi de chacun, car le Christ s’est lié à cet acte. Ceux qui prennent la Cène dans la foi en cette présence reçoivent la grâce ; ceux qui la prendraient en refusant d’y croire, en recevraient leur jugement.
4. Le Corps du Christ
Dans la Cène, le Seigneur qui vient demeurer en chacun des siens, les unit en lui par le même acte de grâce pour qu’ils forment son corps sur la terre. Dans ce corps ecclésial, dont le Christ est la tête et qu’il anime de son Esprit, se manifeste au milieu de ce monde la réalité du monde nouveau.
Cette réalité nouvelle puise sa force dans le Christ qui s’est fait serviteur des hommes jusqu’à donner sa vie pour eux ; ce dynamisme ne se limite pas au moment de la Cène, mais s’épanouit dans le témoignage et le service que l’Église accomplit.
Dans la Cène, le Christ atteste, fortifie et renouvelle l’unité de la communauté fraternelle ; il appelle les siens à une recherche ardente et loyale de l’unité de tous les chrétiens, pour qu’il soit possible que ceux qui vivent du même salut, partagent le même pain et la même coupe.
5. Le banquet du royaume
C’est pour le temps qui va de son ascension à son retour que le Seigneur a institué la Cène. Ce temps est celui de l’Espérance ; c’est pourquoi la célébration de la Cène nous oriente vers l’avènement du Seigneur et nous le rend proche. Elle est une joyeuse anticipation du banquet céleste, lorsque la rédemption sera pleinement accomplie et que toute la création sera délivrée de toute servitude.
Ainsi, en lui donnant la Cène, le Seigneur permet à l’Église qui, dans la faiblesse, vivra jusqu’à la fin au milieu des souffrances et des combats, de reprendre courage et persévérer.
Cette Église que le Christ nourrit tout au long de sa marche, discerne par-delà toutes les divisions qui persistent en elle, le rendez-vous eschatologique où Israël et toutes les nations seront rassemblées en un seul peuple.
6. L’Action de Grâces
Avec le Christ qui, dans la chambre haute, a rendu grâces pour toutes choses en rompant le pain et en élevant la coupe, l’Église répond à la grâce par une action de grâces où elle s’engage toute entière. En présence du sacrifice unique du Christ sur la croix, l’Église dans la Cène offre en retour le sacrifice de sa louange.
Cette louange eucharistique qui énumère les grâces reçues et les promesses saisies doit retentir dans le culte avec force, ampleur et joie.
Ainsi, dans l’unité du corps du Christ, chaque fidèle offre le sacrifice de tout son être pour le service de Dieu et pour le service des hommes. Le culte eucharistique nous ouvre le chemin de l’obéissance quotidienne et nous conduit à confesser notre foi devant les hommes.