ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


La crise galiléenne




La mise entre parenthèses du miracle et l’analyse du contexte :

La demande du signe et le refus de Jésus



Sommaire
Avertissement au lecteur

Mise entre parenthèses du contexte

Mise entre parenthèses du miracle
- Détermination du
   contexte
- Le manque de pain
- Demande du signe
   . Les variantes
   . Recherche du fait
   . Reconstitution
     du fait
- Marche sur les eaux
- Doute des disciples
- Les lieux
- Syllepsis des
   informations

. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

   Suivant le fil de l’action de Marc, on devrait logiquement s’attendre à ce que Jésus, après le départ des disciples, renvoie effectivement la foule, or il n’en est rien.
   Nous lisons au contraire que « s’étant éloigné d’eux – c’est-à-dire des disciples – il alla sur la montagne pour prier » (Mc 6:46). S’agissant d’un changement de verbe (« éloigner » et non « renvoyer ») et du passage d’un pronom du singulier (se rapportant au « peuple ») au pluriel (pour « les disciples ») la disparition du renvoi semble bien être voulue par l’auteur. En effet, il résulte de l’étude précédente que ce renvoi n’était pas la simple action de clôture du rassemblement, puisqu’il fallait une intervention de Jésus lui-même pour apaiser dans la foule une tension susceptible de se transformer en émeute.
   Si donc l’auteur évite d’en parler en substituant au fait l’éloignement des disciples, c’est qu’il l’estimait contradictoire avec la narration du miracle auquel il aurait dû être uni. Les raisons qui ont poussé l’auteur à refouler ce fait doivent être celles-là mêmes qui l’avaient contraint à passer sous silence la résistance de la foule, les deux faits n’étant que moments d’un même événement.

   Mais si l’on regarde le mode sur lequel ce refoulement s’opère, ces raisons apparaissent beaucoup plus impératives et contraignantes. En effet, pour effacer la première information l’écrivain s’était contenté d’un changement d’attribution, mettant dans la bouche de Jésus des paroles qui avaient été prononcées par la foule. Il est évident que, dans cette transposition, les paroles changent de sens tandis que le fait qu’elles supposaient s’évanouit, mais les paroles restent dans leur matérialité propre et il suffit d’en renverser l’attribution pour redécouvrir leur sens et, par-là, retrouver le fait. Ici, par contre, le refoulement est réalisé par substitution du fait par un autre, ainsi le premier fait est-il omis sans laisser de traces dans le récit.
   Par quel moyen est-il possible d’entreprendre la recherche du fait ? Il ne s’offre que deux voies. La première est négative et repose sur l’étude du texte à la lumière de l’absence du fait : y a-t-il dans le récit des mots, des constructions, des vides, qui apparaîtraient précisément produits par l’absence du fait dans la mesure où ils ne se laissent expliquer que par la réintroduction de celui-ci ? La seconde est au contraire positive, puisqu’il s’agit de rechercher ailleurs, dans l’ensemble de l’évangile, si ce fait a été déplacé et situé dans un autre contexte pour lui donner un autre sens.



1984




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ti23000 : 30/05/2017