ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLe refus de Jésus de donner un signe lors de la purification du temple(Jean 2:19) |
Jean fixe la purification du Temple et l’expulsion des vendeurs lors d’une première Pâque, alors que les synoptiques la repoussent à la dernière. Après qu’il ait chassé les vendeurs et les acheteurs, les « juifs » lui demandent un signe qui prouve qu’il a reçu son autorité de Dieu. Jésus leur répond : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai » ![]() ![]() Pour Jean, cette réponse est allégorique. Étant donné que tout ce qui est dans l’Écriture est image du Christ, le temple l’est aussi de son corps. Jésus répond en donnant au temple un sens christologique et allégorique : « J’attendrai que vous ayez détruit ce temple, c’est-à-dire mon corps, et en trois jours je le rétablirai », réponse à la fois habile et prophétique. Les juifs l’accusent de vouloir détruire le temple, mais il leur fait comprendre que ce sont eux qui le détruiront et non lui-même, qui au contraire l’édifiera en trois jours. La christologie de la Lettre aux Hébreux explicite cette réponse : le Christ a remplacé le sacrifice des animaux par celui de sa mort. Il est à la fois le sacrifice et le sacrificateur de la nouvelle alliance. Par sa mort, le temple fait « de main d’homme » est renversé, tandis qu’en ressuscitant, il entre dans le temple du ciel comme sacrificateur (Héb 9:11-14 ; 24-28). Ainsi, les juifs détruiront le temple et lui, le Christ, le rétablira en trois jours. On comprend pourquoi l’évangéliste se sert de verbes qui expriment à la fois la destruction du temple et la dissolution par la mort du corps de Jésus. Pour sa « destruction », il utilise le verbe « ![]() ![]() ![]() Jean semble avoir présent à l’esprit le signe du ciel que les juifs avaient demandé à Jésus pour preuve de son prophétisme, mais qu’il ne leur avait pas donné : « Je vous le dis en vérité, il ne sera point donné de signe à cette génération » (Mc 8:12 ; Mt 12:38-39). Jean, au contraire, le mentionne dès le commencement de la mission de Jésus. Et ce signe est l’annonce de sa mort et de sa résurrection comme mort du judaïsme et accomplissement de l’ancienne alliance. Le signe, ici, est christologique et ne correspond pas au sens des paroles prononcées par Jésus à cette occasion et qui furent alléguées au Concile du Sanhédrin (Mt 26:61). On l’avait accusé d’avoir voulu détruire le temple, alors qu’en réalité il ne cherchait qu’à dissoudre son organisation religieuse : Jésus voulait abolir le sacrifice par le sang des animaux. Il convient alors de placer ces paroles de Jésus au moment où il exhortait les vendeurs à se disperser avec leurs bêtes, et les gens à les chasser et à interrompre le sacrifice. Les gens auraient alors demandé un signe. On peut supposer que Jésus a répondu en rappelant le message d’Osée sur l’abandon du temple par Dieu : n’aimant plus le sacrifice et les holocaustes, le Seigneur aurait quitté le temple pour retourner au désert, lieu de sa première demeure (Os 5:15 ; 6:6). Cependant il était prêt à y revenir, si le peuple se convertissait à son amour, en abolissant le sacrifice pour le remplacer par la miséricorde et la connaissance de Dieu (Os 6:6). « Oui, aurait répondu Jésus, vous détruisez le temple, mais Dieu le restituera au troisième jour, lorsqu’il viendra le relever de son abomination. De caverne de voleurs, il le transformera en maison de prière. » |
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t482000 : 30/10/17