Philosophe italien, né à Naples, auteur principalement de La Science Nouvelle, considérant avec Descartes que l’homme est pensée, mais à son encontre, qu’il est pensée créatrice de son propre objet, il a affirmé, notamment, que rien n’est dans l’homme qui ne soit pas son propre produit.
Tout étant produit par l’homme (mythes et religions, institutions sociales et États, art et culture, idéologie et sciences) devient connaissable par rapport aux « modes » de pensée qui ont conduit à sa production.
On peut dire que J.-B. Vico a construit son système philosophique sur le principe d’Anaxagore, selon lequel « l’homme est la mesure de toute chose ». Mais, pour lui, l’homme et un être en devenir, à la fois poète et poème de sa propre existence. J.-B. Vico aurait-il nié l’existence de Dieu ? Absolument pas. Mais il n’a assigné à Dieu d’autre lieu que le devenir historique de l’existence de l’homme, à la fois immanent et transcendant.
J.-B. Vico a essentiellement orienté sa réflexion vers le mythe qu’il a défini comme le produit de l’activité métaphorisante des hommes à l’âge de leur enfance culturelle. Projection qui sublime les désirs et les luttes que les hommes mènent, le mythe devient aussi l’image universelle de l’homme qui hante les hommes dans le cours de leur civilisation.
Génétique et structurale, psychologique et historique, analytique et synthétique, philologique et philosophique, dialectique et synchronique, l’œuvre de J.-B. Vico nous introduit dans la pensée moderne, de l’hégélianisme au marxisme, du marxisme à l’historicisme, de l’historicisme à la psychanalyse, de la psychanalyse au structuralisme, du structuralisme à l’herméneutique, sans nous éloigner jamais de la connaissance de nous-mêmes.
Bibliographie
La Science Nouvelle, Trad. A. Doubine, Nagel, 1953.
Vie de Giambattista Vico, écrite par lui-même, Grasset, Paris, 1981.