ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLa création de l’homme et de la femmeGenèse 5: 1-2 |
D’où vient Adam ? |
Préliminaire Sommaire D'où vient Adam ? Regard critique d'ensemble |
ais Adam, d’où vient-il ? Il vient d’Élohim non par voie de génération, au sens d’« engendré » par lui, mais par création. En effet, le texte dit : « Le jour où Élohim l’a créé » ( bara ), Il l’a fait ( hasah ) « à l’image d’Élohim ». L’énoncé est élohiste, puisque Dieu est nommé « Élohim » et non « Yahvé », et il rapporte le passage Gn 1: 26-27 concernant la création de l’homme, au sixième jour de la création. Il reprend cependant ce passage avec une concision qui implique un remaniement et une synthèse de son discours. Revenons au texte. Dans le premier énoncé, Élohim décide de faire l’homme « à son image selon sa ressemblance » ( Demout ) ; dans les suivants, il le crée effectivement « à son image », ( baselemo ), à l’image d’Élohim, homme et femme, sans pour autant faire allusion à la ressemblance. Ici, dans la reprise de ce texte, on lit qu’Élohim fait l’homme « à sa ressemblance », et non « à son image ». Pourquoi ce choix et cette inversion ? Doit-on dire que les deux mots « selem » et « demout » sont équivalents, et que l’un peut remplacer l’autre ? Ou bien l’inversion a-t-elle été suggérée par l’intention précise d’éviter l’affirmation que l’homme est « à l’image de Dieu », parce qu’on aurait aliéné le sens du discours, troublant la foi en Dieu du lecteur ? Rappelons que ces paroles ont été écrites en prologue du livre des « Générations » d’Adam. À cet égard, la suite indique qu’« Adam engendra un fils à sa ressemblance, selon son image... » ( Gn 5: 3 ). Or l’association des mots « image » et « ressemblance » dans la création d’Adam aurait pu conduire à penser qu’il aurait été, lui aussi, engendré par Dieu, enfant vraiment parfait à l’image et la ressemblance du père. On a ainsi ôté le mot « image » afin que le mot « ressemblance » soit compris comme une similitude de valeur analogique et non physique. Adam a été fait par Dieu non par la génération propre à un père, mais par création. On retrouve ce même problème dans l’analyse de l’énoncé suivant : « homme et femme il les a faits ». Cette affirmation est prise, elle aussi, dans le passage de Gn 1: 26 et on y constate la même aporie. Car si l’homme est le complément du « bara » d’Élohim, l’emploi du pronom « les » au lieu de « il » – c’est à dire Adam, celui qu’il a fait à sa similitude – est une anomalie. On aurait dû lire : « homme et femme il l’a fait ». Mais les rédacteurs, pour éviter que le lecteur, en oubliant que le texte parle ici de l’homme et non d’un homme, puisse croire que Dieu a fait Adam bisexuel, ont eu recours à cette rupture grammaticale, afin de préciser qu’il s’agit non des fonctions sexuelles, mais de deux personnes différentes. Le dernier énoncé est tout aussi aporique que surprenant. Traduit mot à mot, il donne ceci : « Il les bénit et les appela du nom d’Adam, au jour où ils ont été faits. » Le problème persiste cependant, puisqu’on affirme que l’homme a été nommé Adam, mais que la femme l’a été aussi. |
t441000 16/01/2017