ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLa création de la femmeGenèse 2: 18-25 |
Le contexte |
Texte et contexte - Le texte - Le contexte Excursus exégétique Analyse et interpré-tation du récit |
Ce texte constitue la partie centrale de la narration de la création selon le courant yahviste, qui va de Genèse 2: 4 à Genèse 3: 24. Pour que le lecteur non familier de la Bible puisse en avoir une idée, j’en fais ici un bref résumé. Le premier chapitre de la Genèse porte sur la création du monde et de l’homme selon la tradition élohiste et non selon la tradition yahviste. Dieu fait l’homme à son image et à sa ressemblance, en deux individualités sexuellement différenciées, mâle et femelle, mais pas encore personnalisées par un nom. Dans le récit yahviste, la narration de la création de l’homme est très différente. Dieu fait tout d’abord Adam, qui n’est pas l’homme mais le premier individu mâle ; ensuite, à partir de lui, il forme la première femme. Il s’agit donc de la formation de personnes individuelles, dont la genèse fait partie de leur histoire. Quoique appelés à jouer un rôle complémentaire, les deux récits élohiste et yahviste s’opposent aussi bien quant au Dieu créateur que quant à l’homme créé. En effet, dans le premier, le créateur est « Élohim », dans le second, il est « Yahvé-Élohim ». En associant ces deux noms de Dieu, les écrivains ont voulu signifier leur intention d’unir les traditions élohiste et yahviste en un seul récit. Venons-en au récit yahviste, qui peut être divisé en trois sections, selon qu’il raconte la création de l’homme, celle de la femme, ou leur commun péché. Quand Yahvé fait Adam, la terre est inculte car aucun arbuste n’y pousse encore et le sol est recouvert de poussière. Comme une vapeur s’élevant de la terre en produit de la glaise, Dieu forme Adam en façonnant une statue qu’il anime aussitôt par son souffle. Dieu cependant ne laisse pas l’homme vivre sur la terre encore inculte, mais le place dans un jardin qu’il prépare pour lui, pour qu’il choisisse lui-même la condition de son existence : ou libérée du péché et de la mort, ou conditionnée par le péché et soumise à la souffrance et à la mort. En effet, deux arbres se trouvent au milieu du jardin, l’arbre de la vie et celui de la connaissance du bien et du mal. Or Dieu permet à l’homme de manger les fruits de tous les arbres du jardin, en lui défendant de toucher à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, parce qu’il ne pourrait pas échapper à la mort. Adam était seul dans le jardin, sans y trouver un vis-à-vis. D’où le propos de Yahvé de lui créer un second. Ayant fait tomber sur lui un profond sommeil, il prit l’une de ses côtes et, la recouvrant de chair, il en forma une femme, qu’il amena vers lui. En la voyant, Adam reconnut qu’elle était ce « vis-à-vis » qui lui manquait, « la chair de ma chair, l’os de mes os », et décida qu’elle s’appellerait « ichah » (femme), parce qu’elle avait été tirée de l’homme (ich). Il énonça alors le principe éthique du mariage, qui oblige tout homme à quitter son père et sa mère pour s’attacher à sa femme et devenir avec elle une seule chair. Le récit s’achève sur la mention que l’homme et la femme étaient nus, et qu’ils n’en avaient pas honte. La troisième partie, qui comprend tout le chapitre troisième, raconte le péché de la femme qui, séduite par le serpent, cueille et mange le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et le donne à manger aussi à Adam. Dieu maudit le serpent et chasse les époux du jardin, les condamnant à vivre dans le travail et la souffrance une vie conditionnée par le péché et la mort. |
t471200 : 25/07/2017