Il convient de donner d’abord un éclaircissement sur ce problème. On peut partir du mot sabbat. Celui-ci vient de « shavat », (cesser), indiquant la cessation du travail par Dieu le septième jour : « Dieu mit fin le septième jour à l’œuvre faite par lui et il se reposa le septième jour de toute l’œuvre qu’il avait faite... Dieu bénit le septième jour et le proclama saint » (Gn 2: 1-3).
On comprend dès lors que
Jésus, en soulageant et en guérissant les malades le jour du sabbat, ne pouvait que susciter du scandale en violant la loi du repos sabbatique. Car on pouvait trouver dans ses guérisons un travail subtil, bref, souvent avec des mouvements aux touchers rapides, ou de légères poussées, ou aussi des jets de salive. Pour les
Juifs, ces touchers étaient des violations flagrantes du sabbat, parce que les actions s’opéraient par une mise en action de la main, actions d’un guérisseur, certes, mais qui étaient cependant productives, et donc de travail. L’opposition des responsables du judaïsme et des
pharisiens apparaissait dès lors justifiée. Pour
eux cette action était défendue, même si la guérison avait été obtenue par la parole sans aucun acte thérapeutique, car le sabbat obligeait au repos d’une façon absolue, tel qu’était le repos de
Dieu. Pour aucune raison
Dieu n’a rompu son repos du septième jour !
Jésus avait sans doute subi et compris leur opposition pendant sa première campagne en
Galilée, mais
il ne se désistait pas de son acte, convaincu qu’on interprétait le repos de
Dieu d’une façon, mesquine et matérielle, sans l’atteindre dans sa valeur spirituelle et sanctificatrice.