Bref  historique 

des  Centres  Protestants  (1)

a dernière guerre avait révélé une pro­fonde division, pour ne pas dire sépara­tion et « aliénation », dans la personne du chrétien, entre la responsabilité sociale (professionnelle, économique, familiale, etc.) et la conscience évangélique. Les mêmes hommes (évidemment plus en Allemagne qu’ailleurs) pouvaient se considérer comme toujours chrétiens – parce qu’ils croyaient toujours au Christ, participaient au culte et étaient baptisés – et coopérer en pleine et bonne conscience au régime nazi.

Le fondement théologique était que le Christ est le Seigneur de l’Église, le Sauveur de ceux qui font partie de l’Église. On est sauvé lorsqu’on est membre de l’Église. Le monde est ce qui n'est pas l’Église, et il est confié à l’homme. L’Église est pour elle-même et n’est au contact du monde que pour en tirer les pé­cheurs et les attirer à elle, pour le Christ. Le monde en tant que monde, à savoir la totalité des hommes en dehors de l’Église, est périssable et destiné à la mort. Conséquence : la situation tragique du chrétien.

Naissance des Académies Évangéliques : leur but était et est toujours l’unification de la personne chrétienne, du chrétien, afin que toute responsabilité sociale soit animée par la conscience chrétienne. Porter la con­science chrétienne – et par conséquent le message évangélique – au dehors des murs de l’Église, dans le monde, là où l’homme est et vit.

   C'est des Académies Évangéliques que sont nés en France les Centres (2) ayant le même but : Liebfrauen­berg, Glay, Villemétrie et Le Nouvion.