L’équivoque  catholique
dans  le  dialogue  avec  les  Églises  et  le  monde

es lignes n’ont pas pour but de condamner l’Église catholique, mais de lui faire con­naître les motifs profonds de la réticence et de la crainte manifestées par les Églises ré­formées dans leurs relations avec elle, comme aussi des interrogations qu’elles formulent. Et nous voulons exprimer ces interrogations en deux questions :

• Est-il possible que l’Église catholique reconnaisse aux communautés issues de la Réforme, comme à toute autre communauté chrétienne, tous les carac­tères propres à la personne morale religieuse, afin que toutes les relations avec ces communautés soient œcuméniques ?
• Les protestants peuvent-ils espérer que l’Église catholique renonce à tout pouvoir étatique, cesse d’être monde pour être seulement Église ? Est-ce que la collégialité épiscopale amènera l’Église à cette pureté ?

Si on peut l’espérer, le refus de Paul VI de porter la tiare à lui offerte par le diocèse de Milan aurait alors une signification de grande envergure, car elle n’exprimerait plus seulement l’humilité propre à la personne du sou­ve­rain Pontife, mais elle serait le signe que l’Église est totalement et radicalement détachée du pouvoir étatique, dans le but d’être seulement Église pour le monde.