Le  témoignage  donné  par  l’ancien  prêtre
au  sujet  de  la  présence
de  l’Église  dans  le  monde

arler de la présence de l’Église au monde, c’est toucher au problème le plus vaste et le plus épineux de la théologie contemporaine car, tel qu’il est posé aujourd’hui, il remet en question non seulement le témoignage des croyants, mais aussi la fonction de l’Église ainsi que ses structures et même sa théologie. À première vue, il semble donc presque ridicule de vouloir mettre ce problème en relation avec les anciens prêtres qui sont passés à la Ré­for­me. Quels sont, en effet, les motifs qui peuvent suggérer aux anciens prêtres une ligne d’orientation dans une crise qui bouleverse l’Église toute entière ? Ne serait-il pas présomptueux de leur part de prétendre résoudre, à eux seuls, un problème qui tient en échec tous les autres chrétiens ?

Nous répondrons tout de suite qu’il ne s’agit pas de reconnaître les anciens prêtres comme les seuls théo­lo­giens capables de résoudre ce problème, mais seulement de rendre l’Église attentive à leur témoignage, qui peut lui être utile pour la solution de ce problème. Le témoignage de l’ancien prêtre reste, en effet, toujours marqué par son passage de l’Église romaine à la Réforme, passage qui lui a permis d’avoir un contact direct et presque originaire avec le monde. C’est cette insertion dans le monde, à l’âge mûr, c’est la redécouverte du Christ dans le monde au dehors de toute Église, qui donne à sa foi des motivations nouvelles capables d’éclairer l’Église pour son témoi­gnage dans le monde.

Nous limiterons nos réflexions à trois points :

• La présence de l’Église au monde du point de vue de l’Église romaine et du point de vue des églises issues de la Réforme ;
• l’expérience des anciens prêtres ;
• le témoignage des anciens prêtres dans la présence de l’Église au monde.