ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Pour  une  nouvelle  théologie




Introduction



Introduction


L'opposition


La critique


La nouvelle théologie



Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI artout, on parle de nouvelles tendances théologiques, des perspectives qu’elles pourraient offrir à l’Église de demain, mais aussi du danger qu’elles représen­tent selon certains pour l’orthodoxie de la foi. C’est le signe que l’Église subit une crise pro­fonde dont nous ne pouvons d’ailleurs pas, à l’heure actuelle, mesurer l’envergure et qui atteint, non seule­ment ses structures, mais aussi sa prédication et sa théologie.

Il est encore difficile de bien cerner ces orientations et les définir, parce qu’elles naissent de situations anonymes (bien que souvent liées à des groupes) et se présentent sous la forme de perspectives, de po­si­tions, de points de vue, d’âpres critiques de la pensée traditionnelle, de prises de positions menaçant l’or­dre de la doctrine établie, enfin de propositions qu’on pourrait insérer dans un manifeste de révolu­tion religieuse. Et puis, des mots nouveaux sur­gis­sent qui, à peine nés, sont livrés au public ; et s’ils ouvrent aux uns des perspectives nouvelles, ils sus­citent chez d’autres des craintes et des réactions. Ces mots, chargés de passion humaine avant même d’avoir pris une signification précise et proprement théologique comme « révélation », « approche de l’autre », « dialogue », « altérité », « verbe », etc.

Pourquoi ces craintes et ces espoirs ? Il est évident que toutes ces tentatives, bien que rudimentaires, ont une prétention qui dépasse la limite propre à un nou­veau courant théologique, car elles semblent annon­cer la fin de la théologie et le commencement d’une réflexion tout à fait nouvelle. La crainte est précisé­ment suscitée par cette prétention de nouveauté totale et radicale.
   Nous en avons un exemple avec le livre de M. Robinson : Honest to God. Ceux qui en lisant cette brochure, ont eu le sentiment d’être sur le chemin de l’honnêteté vis-à-vis de Dieu n’ont pourtant pas tous été tout à fait honnêtes à l’égard de l’évêque de Woolwich. Car, surpris de retrouver en partie dans ce livre leur propre crise théologique, ils ont aussitôt voulu prendre leurs distances (peut-être sauver leur personnalité et leur entreprise) en disant que ce livre, au fond, n’apporte rien de nouveau et qu’il enfonce des portes ouvertes.
   Mais, pour nous, la puissance du livre est juste­ment dans le fait qu’il bouleverse sans rien dire de nouveau et qu’il oblige les gens à passer par des portes ouvertes. Car toute la réflexion de Robinson exprime une convergence d’idées que d’autres avaient élaborées avant lui, mais qui prennent chez lui une unité de compréhension et une force de conviction telles qu’ « elles deviennent un témoigna­ge d’authenticité et d’ouverture ». Cet homme qui a toute l’allure d’un représentant classique de la théo­logie et de l’Église, parce qu’exégète et évêque, devient par l’authenticité de sa foi, et parce qu’il renonce à sa responsabilité envers le passé pour la vérité de l’instant de l’Église, l’apôtre de la théo­logie de demain.

Le temps d’analyser et de faire la critique de cette brochure est peut-être passé ; mais il est du devoir de tout théologien de passer, lui aussi, par ces portes ouvertes afin de rendre témoignage par sa pensée. Pour nous qui n’avons ni charge épiscopale, ni mître, ce passage sera moins difficile, même si notre ré­flexion doit être pénible, ardue et vaste. Mais, avant tout, nous voulons rechercher ici quelles sont les raisons théologiques de ces nouvelles tendances se­lon lesquelles nous nous situons nous-mêmes. Pour­quoi notre réflexion, encore incertaine et vague, prétend-elle être une nouvelle théologie ?




mai 1965




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t561000 : 09/12/2017