ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Pierre CurieLa crise du protestantisme français(Essai d’explication sociologique) |
Conflit et crise :Trois analyses des conflits |
Sommaire Conflit et crise - Trois analyses des conflits . Crise de crédibilité . Analyse institu- tionnelle . Alain Touraine - Tension intra-idéo- logiqueet orthodoxie fluctuante Conflit et changement social . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
La crise de crédibilité des institutionsJean Bauberot (1) définit la crise du Protestantisme comme une crise de crédibilité. Dans la visée de Marx et de Weber, il cherche à fonder son analyse socio-historique sur l’hypothèse de l’interdépendance entre l’infrastructure économico-politique d’une société historique donnée et sa superstructure culturelle (ou idéologique). Le cadre culturel (qu’il appelle aussi « instance culturelle ») comprend pour Jean Bauberot « la structure mentale de cette société historique et les organisations au sein desquelles se produisent et se diffusent ces structures mentales sous le contrôle conflictuel de la (des) classe(s) au pouvoir et selon des possibilités conditionnées aussi par l’infrastructure » (p. 10). Dans ce cadre culturel, il distingue deux types de représentations, l’une liée au théorique – un système de crédibilité ; l’autre, liée à l’idéologique – un système de croyances. Le premier système « tend à intégrer les connaissances les plus élaborées d’un cadre culturel donné » (p. 13) ; il fixe la validité universelle de l’ensemble des connaissances d’une société historique donnée ; il « comporte une possibilité d’adhésion globale, indépendante du choix des individus (on ne demande pas à un Français du XX° siècle de « croire aux mathématiques »… L’acte de crédibilité est social » (p. 14). Le second système est l’ensemble de représentations « où l’expérience vécue est pensée sans médiation explicite directe (croyances latentes), mais en fait dépend au moins partiellement de l’élaboration de critères de choix nécessités par l’agir (croyances systématisées) » (p. 13). Le passage du système de crédibilité (la projection dans l’universel) au système de croyances s’établit sous l’impératif de l’action. « Pour l’action, il faut que cette adhésion virtuelle (2) soit intériorisée en adhésion individualisée par la médiation du système de croyances qui s’atteste ou se conteste selon le système de crédibilité » (p. 14). Pour Jean Bauberot, la crise du Protestantisme provient d’une discontinuité entre le système de crédibilité de la société globale du XX° siècle et la validité du message émis par le Protestantisme français actuel (le système de croyances). « S’il y a crise de crédibilité, elle est due au fait qu’à sa naissance, le protestantisme pouvait émettre un message occupant une position dans les deux niveaux de l’instance culturelle. La dogmatique théologico-philosophique était un discours du système de crédibilité. La religion enseignée (croyance systématisée) et la religion vécue (croyance latente) pouvaient s’y attester. Maintenant aucun langage du système de crédibilité n’atteste plus la validité du message émis par le protestantisme. La sécularisation consistant, selon nous, précisément dans cette privation d’un discours de crédibilité pour la religion. La religion cesse alors d’être une croyance englobante pour devenir une croyance particulariste d’une plausibilité socialement problématique » (p.15). ______________ 1– Jean Bauberot : « La crise du Protestantisme », in les Cahiers de Villemétrie, mai-juin 1973. ![]() 2– L’adhésion globale dans l’acte social de crédibilité. ![]() |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() tc311100 : 02/12/2017 |