ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Recherches  critiques
sur  les  évangiles  de  la  résurrection







Le rôle des linges du corps de Jésus


dans le processus de la foi en sa résurrection




Présentation

Lecture des textes
- Introduction
- L’événement
- Les apparitions
- Les linges
- Regard rétrospectif
- Des évangiles aux
  Écritures

Écritures et salut

Entre vérité et mythe

Le mythe des évangiles

Le tombeau de Jésus


Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI es femmes qui se sont rendues au tombeau déclarent ne pas y avoir trouvé le corps de Jésus, mais pas que le tombeau était « vi­de » : constatation vraisemblable, car à l’intérieur, elles ne trouvent pas de linges épars sur le sol. Maria dit plus explicite­ment à Pierre que le corps a été « enlevé », sans faire allusion aux linges, emportés avec le corps.

   Le prologue des synoptiques a précisé que Joseph avait enveloppé le cadavre d’un « sindon », sans pro­céder à son onction ni utiliser d’autres linges, car il était pressé de l’ensevelir avant le crépuscule, conformément à la Loi. Le sindon était un tissu fin de laine ou de lin, qui pouvait avoir l’ampleur d’une voile de navire, ou la dimension d’un linceul comme dans ce cas.
   Mais, selon le quatrième évangile, Joseph avait en­veloppé le corps avec des « bandelettes » (othonia) et l’avait aspergé d’aromates. Le « sindon » (l’othonion, tissu découpé en bandes ou « charpie ») n’est pas cité, mais est supposé, puisque le corps a été enseveli, ce qui nécessitait l’usage d’un drap. Citées pour la première fois par Luc« othonia mona » (Lc 24:12) – ces ban­des ont été trouvées par Pierre, qui s’était rendu au tom­beau pour y découvrir les signes de la Résurrection.
   On peut s’étonner que Pierre ait trouvé des bande­lettes, alors que les femmes n’avaient rien vu ! Cela sup­pose que Pierre a trouvé ce que l’auteur de l’évan­gile a bien voulu qu’il découvre en tant que « person­nage » du récit. En effet les disciples, n’ayant fait aucun cas de l’annonce des femmes, devaient trouver une au­tre manière – celle des signes – de déclarer la foi en la résurrection.

   Jean, qui reprend le récit de Luc, confirme les « si­gnes », mais il ajoute le « suaire » (soudarion). Selon la tradition, ce linge avait une fonction usuelle. Le récit ex­prime clairement que ce suaire avait été posé « sur la tête de Jésus », et j’ai indiqué sa fonction critique concer­nant la foi en la résurrection. Du signe placé dans le tombeau, on passait à celui donné par Jésus ressus­cité. La foi sur des signes suppléait celle établie à partir de l’annonce des anges, abandonnée par les disciples. Grâce aux linges, la foi en la résurrection ne se fondait plus sur le tombeau vide, mais sur les apparitions.
   Le sindon, qui n’est plus cité, joue cependant un rôle par son absence. Pourquoi personne ne le trouve-t-il dans le tombeau ? A-t-il été emmené par Jésus ? Par le voleur ? Dans la fiction dramatique que j’ai imaginée, cette interrogation a sa place entre la gravité et le diver­tissement. Mais la tradition religieuse a voulu combler cette absence : le sindon fixe sur le « suaire de Turin » l’image des souffrances de Jésus, telles que les évangiles les décrivent, comme le « négatif » d’une pellicule photographique !




Écrit en 2006




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t351300 : 27/10/2017