ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLiberté d’expression et limite de foi |
Les limites |
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Introduction Sommaire Les limites La confession de foi La parole du pasteur Sur le plan personnel |
« Il existe une limite au-delà de laquelle plus aucun accord n’est possible, au-delà de laquelle la communion dans la foi n’existe plus. L’Église Réformée de France n’a jamais contesté le droit au pluralisme théologique, mais encore faut-il que celui-ci surgisse d’un certain fond commun. »Il est fait allusion, ici, au « kerugme » de la prédication apostolique, qui constituerait le contenu essentiel des Écritures, une vérité préalable à toute recherche théologique dans la mesure où elle détermine la foi. Mais quelles sont ces limites ? Bien sûr, les Églises ont cherché à les définir, puis à les fixer dans des propositions qui, au cours des siècles, ont pris le nom d’« articles de foi ». Lors des divers entretiens autour de M. Conord, il a été dit que ces limites étaient, entre autres, la transcendance et l’existence de Dieu, le Salut en Jésus-Christ, le sacrifice expiatoire de la croix, etc. Prenons, par exemple, la plus fondamentale d’entre elles : Jésus-Christ. Il s’agit là non d’un mot (expression d’une réalité fixe telle qu’une forme géométrique ou physique), mais de l’affirmation « Jésus est le Christ ». Cette proposition est valable dans la mesure où les deux termes « Jésus » et « Christ » restent unis par la copule « est ». Il est donc évident que, dès que l’on cherche à répondre à ces interrogations – qui peuvent d’ailleurs être multipliées à l’infini – les limites posées s’effritent car elles sont elles aussi « théologiques », objets d’une foi qui se cherche elle-même. Alors, il n’est pas étonnant de rencontrer, entre autres affirmations, celle-ci : Jésus n’est pas le Christ, dès lors que cela vise à écarter des catégories de pensée en voie de dépassement, et auxquelles le mot « Christ » avait été lié. En ce qui concerne les limites, je voudrais aussi faire remarquer que l’on dénonce fréquemment tout ce qui est au-delà du « maximum » affirmable dans la foi, mais que l’on ne s’attaque jamais à tout ce qui est en-deçà du « minimum ». Enfin on ne réfléchit pas assez au fait que, si l’Évangile n’éveille plus d’écho dans le monde, ce n’est certes pas à cause des hérétiques par excès de recherche, mais bien plutôt à cause de ceux qui présentent ce livre comme un objet sacré, comme un talisman contenant des paroles magiques propres à faire sortir les hommes de toute impasse, à leur faire résoudre tout problème, à les rendre « saints », immunisés contre la corruption du monde. Un fond commun ? Il y en a un, bien sûr : l’Écriture, mais en tant que référence, grammaire, pour ainsi dire, du discours de la foi. Rappelons, en passant, combien il est important de ne pas confondre foi et croyance ! |
t537100 : 05/12/2017