ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Liberté  d’expression  et  limite  de  foi





La confession de foi



Introduction
Sommaire


Les limites


La confession de foi


La parole du pasteur


Sur le plan personnel



La logique ou l'art de penser, de Nicolle et Arnauld, 1664 a deuxième remarque généralement émise concerne la confession de foi de l’Église. Au cours des entretiens avec M. Conord, il a été souligné que chacun est lié à cette confession par « contrat » et que, donc, contester cette confession équivaut à rompre son ap­partenance à l’Église.

S’il en était ainsi, la Réforme aurait-elle encore sa si­gnification ? Si personne ne peut mettre en question la confession de foi d’une Église sans s’exclure de celle-ci, la liberté d’appel de l’Église à l’Écriture se trouve, par droit, réduite à rien. L’Écriture serait normative, mais seulement dans le cadre de la confession de foi ; celle-ci se trouverait alors, sinon au-dessus de celle-là, tout au moins comme médiation nécessaire, norme im­posée pour toute interprétation, toute compréhension de l’Écriture.
   Pour moi, je pense au contraire que la confession de foi, loin d’être une norme, est seulement l’expression de la foi commune de l’Église à un moment donné de son histoire. Elle n’a donc pas à être imposée : elle est expression tant que chaque membre de la communauté peut se retrouver en elle.

La confession de foi, en effet, a deux dimensions : l’une par rapport aux membres de la communauté, l’autre par rapport à elle-même. Il serait faux de croire que tous les chrétiens, sans exception, doivent se re­trouver en elle. Elle est plutôt la base d’un dialogue dans la foi, une hypothèse de départ plus qu’un point d’arrivée. Le dialogue exprime davantage, et de façon plus vivante, la foi de l’Église, parce qu’il fait sortir les chrétiens de la structure statique de la formulation, et les pousse à rechercher toujours la communion de la foi au-delà de cette structure.

Quant à sa deuxième dimension, la confession de foi est très relative, car elle ne peut jamais prétendre ex­primer la vérité de l’Évangile, mais seulement rendre compte de l’interprétation que l’Église donne de cette vérité. Par conséquent, pour ne pas enliser la foi dans la matérialité des mots ou dans le conditionnement idéologique d’une époque, il faut dépasser sans cesse toute confession de foi. Et comment la dépasser sans douter d’elle et sans la mettre en question ? Enlevez aux croyants cette liberté, et l’Église ne sera plus que Romaine ; il ne lui restera de protestant que la tradi­tion, un certain style et sa sociologie.




Le 5 mars 1968




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t537200 : 05/12/2017