Comment amener l'homme
à se soumettre à ce Dieu
des « amis de Job » ?
Par quelles « pressions religieuses » l’homme sera-t-il « mis en condition » pour l’amener à la « repentance » et à la « conversion » religieuse ?
- Dieu n’a pas de comptes à rendre à l’homme perverti (Jb 15). Éliphaz passe aux accusations. Job a anéanti la « piété » et ruiné la « prière », la « méditation devant Dieu » (Jb 15:4). Puisque les « amis de Job » ont échoué au niveau doctrinal de l’enseignement traditionnel, ils l’attaquent dans sa « vie intérieure ». Job est « impie » : perfide accusation sous la sagesse héritée de la tradition ancestrale.
- La « peur » est le commencement de la « conversion » (Jb 18:20). Bildad et Tsophar se font les prédicateurs de la catastrophe (nouveau thème de l’aliénation religieuse). Il faut effrayer pour amener à l’obéissance, ce refus d’être soi-même à part entière. Si l’homme ne se convertit pas, il sera écrasé par le jugement divin. La « peur » est toujours le mobile de la « religion », et ainsi la négation de l’humanité de l’homme.
Dans le contexte religieux, la « révolte » de l’homme est toujours signe d’« orgueil ». Bildad expose les « frayeurs » qui assiègent l’ « homme révolté » : la faim, la maladie, la peste, la stérilité… (Jb 18:11-20). Avec plus de vigueur haineuse, Tsophar accuse Job sans le nommer, par insinuation. Il prêche le jugement de Dieu sur les « méchants ».
- L’orgueil et la convoitise de l’homme sont des obstacles à sa « conversion » (Jb 22). Job avait réduit à néant les arguments de ses faux amis (Jb 21), alors ceux-ci jettent leur masque de sagesse et de piété ; ils se révèlent tels qu’ils sont : les « ennemis » de Job.
Éliphaz accuse Job d’« hypocrisie » et de « mensonge », avec hargne (Jb 22:1-11). Il est faux que Job a été intègre. Le déshérité est accusé de convoiter un passé perdu dont il a abusivement profité. Éliphaz, par ses calomnies, veut intimider Job. Éternelle accusation des « riches » couverts par le « pouvoir religieux ». Alors, il se fait « pastoral » ; il a le don de la « prédication revivaliste » : « Allons ! réconcilie-toi avec lui et fais la paix ; ainsi ton bonheur te sera rendu… que tes mains soient pures, et tu sera sauvé » (Jb 22:21-30).
La « paix de Dieu » ! quel éternel miroir aux alouettes pour tous ceux qui accepteront d’abdiquer et de demeurer dans une condition servile, voie royale de l’« humilité » pour l’homme en quête de son « salut » !
- Qui peut ébranler la sécurité des « bons croyants » ? (Jb 25). Bildad célèbre un hymne à la souveraineté immobile et redoutable de Shaddaï, Dieu impassible dans sa puissance, Dieu aussi abstrait que celui des théologies de Dieu « Être éternel » dans sa « tri-unité ».
« Ces discours, à qui s’adressent-ils ? », demande Job (Jb 26:4). Certainement pas à l’homme bouleversé par la palpitation de ses entrailles !