ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Pierre CurieLa crise du protestantisme français(Essai d’explication sociologique) |
Conflit et changement social :La situation complexe et ambiguë de l’institution ecclésiale protestante au XX° siècle |
Sommaire Conflit et crise Conflit et changement social - Une situation complexe - La double dialectique - Peut-on parler de crise . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Le passage d’un système culturel englobant, au XVI° siècle, le langage religieux et le langage politique, à la sécularisation du XX° siècle, qui refoule le discours religieux dans le particularisme culturel, explique l’origine de la crise du protestantisme français. Celui-ci se trouve ainsi dans une situation complexe et paradoxale, dans laquelle le processus dialectique « universalisation–particularisation » comporte trois moments essentiels : – d’une part, le phénomène de sécularisation de la société globale refoule le discours religieux du protestantisme français dans le particularisme culturel. Ce discours n’est plus reconnu comme système de crédibilité (donc d’universalité). Peter Berger(1) précise que par un processus de rationalisation aux niveaux économique et politique se produit une libéralisation sociale : la religion est reléguée dans le « secteur privé » de la vie sociale, dans la famille spécialement, par un processus d’individualisation. Cependant, l’institution ecclésiale prétend néanmoins à l’universalité de son discours ; – d’autre part, en même temps, à l’intérieur de l’institution ecclésiale (sous-groupe social de la société globale) apparaît une tension intra-idéologique, consécutive à la « transversalité des appartenances et des références », entre un discours dominant (attestataire), dont la fonction est précisément de maintenir la prétention à l’universalité, et un (ou des) discours contestataire(s) qui tend(ent) à briser cette unité et cette prétention. La négativité est active contre l’unité. En même temps, cependant, l’institution ecclésiale tend à récupérer et à intégrer ce discours contestataire dans la fluctuance de son espace culturel, et recréer ainsi une nouvelle « universalité » (qui peut prendre la forme du « pluralisme ») ; – enfin, au troisième stade du processus dialectique, la fonctionnalité de cette « privatisation » de la religion (ou de l’institution ecclésiale) est le maintien de l’ordre rationalisé de la société globale (des institutions politiques et économiques) : c’est la fonction de légitimation de la société par la religion. ______________ 1 Peter Berger : La religion dans la conscience moderne, Le Centurion, 1971, pp. 2303 et ss : « La sécularisation et le problème de crédibilité ». ![]() |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() tc322100 : 08/03/2017 |