De Jésus-Christ à Jésus

   Selon le Credo de l’Église, Dieu confie le salut des hommes à son fils, qui s’incarne en unissant sa nature divine à l’humaine et en l’accomplissant dans son existence comme Homme-Dieu. Il meurt donc en sacrifice expiatoire des péchés des hommes, sacrifice couronné par sa résurrection.
   C’est donc l’homme qui expie le sacrifice, mais puisqu’en lui l’homme est assumé par Dieu, c’est également Dieu qui rachète l’homme en accomplissant le salut en tant que Christ : « oint » et fils de Dieu.

   Dans la première partie de cette étude, le lecteur trouvera un païen, Cyrus qui, tout en ne connaissant pas le Dieu des Juifs, est appelé « Christ » dans les Écritures (Is 45:1). Or, dans les évangiles, Jésus est appelé « Christ » non seulement du fait de l’action du salut qu’il accomplit par sa prédication et le sacrifice de son existence, mais aussi de la dignité de sa personne. Il est l’homme qui retourne à son état originel, celui d’Adam, sans ombre de péché. Il n’est donc pas « un » Christ, mais « le » Christ. Jetons donc sur lui un regard rapide : sur sa nature et sur sa prédication, sur sa vie et sa mort, subie comme rachat du péché originel de l’homme et en vue de sa résurrection et de son ascension au ciel.

   Jésus est né d’une femme fécondée non par un homme, mais par le Saint Esprit, qui agit au sein du processus génétique de la race davidique pour la naissance d’un enfant défini comme le fils de Dieu, le Sauveur !

   Pendant les trois dernières années de sa vie publique, Jésus annonce « l’Évangile » sur tout le territoire de la Palestine, dans le but de l’accomplissement parmi les hommes du « Royaume de Dieu ». But donc non d’un pouvoir politique, mais du Salut, qu’il possède en tant que fils de Dieu et frère des hommes. Parmi les paraboles racontées par Jésus, celle qui exprimera d’une façon sublime l’amour fraternel sera celle du « fils prodigue », de l’homme en sacrifice de soi-même pour les autres. Et si des paroles dures et violentes sont aussi sorties de la bouche de Jésus contre les pharisiens et les sadducéens, elles marquaient moins la condamnation des pécheurs que de la vie conduite sans amour du prochain.