ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisDe Jésus-Christ à JésusÉtude référentielle et archéologique des évangiles |
Jésus, de sa naissance à sa résurrection : |
Avertissement Sommaire Introduction Les Écritures et le salut Jésus, de sa naissance à sa résurrection - Le prophète du salut . La mort . L’enterrement . La résurrection - Le Christ et fils de Dieu - Évangiles et annonce du salut La personne de Jésus . . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . . |
Un regard sur sa mortJésus meurt crucifié à la suite principalement de trois accusations : avoir affirmé détruire le temple ; avoir chassé du temple ceux qui y vendaient les offrandes pour le sacrifice du culte ; enfin s’être déclaré le fils de Dieu. Ces accusations avaient été portées contre lui par les grands-prêtres au tribunal du procurateur Ponce Pilate, dans le but d’obtenir sa condamnation à mort. Il était accusé d’avoir affirmé : « Je détruirai ce sanctuaire fait de main d’homme et en trois jours j’en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme » (Mc 14:58). Cette affirmation a dû paraître ridicule au procurateur, mais le verbe « détruire », employé par Jésus, n’avait pas le sens de ruiner le bâtiment du temple mais de changer le culte, célébré non plus par le faste mais par la conversion du cœur. Rappelons que Jésus avait expulsé du temple les vendeurs d’animaux pour le sacrifice, agissant ainsi avec l’aide de subalternes et aussi contre les autorités sacrées du temple. Ce fait, peu développé par les évangiles, fut cependant une des causes principales de sa condamnation, parce que, si on abolissait le sacrifice des animaux, le culte n’était plus qu’une cérémonie vide, sans les signes de la conversion du cœur et de la repentance, de la sublimation du cœur par l’amour fraternel. Agissait-il comme un roi ? On répondrait plus qu’un roi. Les gens qui avaient aidé Jésus n’étaient pas des militaires ou des combattants, mais ses disciples dans le ministère de la parole. Un complot pour sa royauté est impensable. Quant à l’expulsion du temple des vendeurs d’animaux pour le sacrifice elle était insurrectionnelle, pas en vue d’établir sa royauté mais pour la dignité et le service du culte. Il ne voulait rien d’autre qu’empêcher que le temple, lieu de prière et de culte, devienne un marché. Jésus agissait pour la dignité et la sainteté du temple, maison de Dieu. Enfin il fut accusé de se faire Dieu. Cette accusation venait peut-être du fait qu’on avait mal compris une affirmation de Jésus à son propre égard. En effet il ne s’était pas déclaré Dieu, mais « fils de l’homme », au sens qu’il était un homme qui personnifiait l’homme des origines, au moment où il sortait des mains de Dieu (Mc 14:62-65). Pour le grand-prêtre, cette affirmation était un blasphème, suffisant pour le condamner à mort. Il aurait compris « fils de l’homme », comme « l’homme ». Il est en effet étonnant que le grand-prêtre demande aux présents s’ils étaient d’accord avec lui, ce qui supposerait que l’affirmation « fils de l’homme » correspondait aussi pour eux à celle de « fils de Dieu ». Malgré les circonstances atténuantes alléguées par les évangiles, il nous serait difficile d’affirmer qu’il a été condamné à mort sans avoir commis un délit proportionné à la peine. Avec honnêteté, on doit affirmer que si son comportement était contre la loi, il révélait en lui le prophète, l’homme qui ne craint pas de risquer la mort pour dénoncer une injustice, le récit de l’évangile le suppose. Par son opposition à la loi jusqu’à subir la mort, Jésus jouait un rôle prophétique. Pilate avait vu en lui non certes un prophète, mais un homme politique qui avait compris l’urgence de son engagement pour la liberté du peuple. D’autres en firent un motif d’accusation. On doit en conclure que Jésus a été condamné à mort légalement à la suite de son engagement dans l’expulsion du temple des vendeurs des animaux pour le sacrifice, et par sa tentative d’abolition du culte par le sacrifice des animaux, mais surtout, plus efficacement, par les accusations et les instigations des grands-prêtres sur le peuple. Pilate a tout fait pour que Jésus, une fois puni pour ses interventions contre le temple et pour des tensions suscitées dans le pays, soit libéré. Le procurateur a cherché à le sauver par la grâce qu’il concédait chaque année au peuple de libérer un condamné à mort. Il a proposé de gracier Jésus mais, sous l’impulsion des grands-prêtres, le peuple a exigé à grande voix qu’on libère Barabbas, un assassin, et que Jésus soit crucifié (Mc 15:6-14). Dès lors, on peut conclure que celui qui a cherché à éviter que Jésus soit condamné à mort a été le procurateur romain. Mais il aurait été trop dangereux pour lui de s’opposer au peuple à cause de la tension entre l’État juif et Rome, qui l’occupait. La libération de Jésus aurait contraint le consistoire à envoyer à l’empereur une plainte contre lui, pour avoir délivré un homme qui avait agi en chef d’État. Il demeure cependant que cette motivation politique était fausse, puisque Jésus n’agissait pas en homme politique mais en prophète. |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() tf121110 : 06/06/2018 |