ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
![]() |
![]() |
![]() |
||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Ennio FlorisLes Centres Régionaux |
2- La laïcité du monde |
|
Introduction Le monde dans la théologie de l’Église La laïcité du monde et l’originalité de l’Église . Le monde, incarnation du Christ . L’Église, corps du Christ L’ecclésiologie des Centres |
La théologie classique a défini l’union en Jésus-Christ de la divinité et de l’humanité comme l’hypostase. Nous devrions aujourd’hui approfondir théologiquement l’identification de Christ à l’homme. Mais peu importe que nous ne soyons pas encore parvenus à définir cette notion, l’essentiel est d’en souligner l’existence et de prendre acte de sa portée théologique : l’identification de Christ aux hommes est une continuation de son incarnation, la Parole, qui s’est faite chair dans la chair du fils de Marie, s’incarne aussi dans la chair de tous les hommes. Elle ne saurait atteindre toute la réalité humaine si elle ne s’incarnait pas dans l’humanité toute entière. La chair des hommes, celle qui souffre de la faim et de la soif, de la persécution et de la solitude, du péché et de ses conséquences, est comme la propre chair du Christ : dans l’histoire, Christ continue son incarnation. Si les besoins de l’homme révèlent l’incarnation de Christ dans le monde, toute action humaine au bénéfice du besoin des hommes prolonge dans l’histoire l’action de délivrance que le Christ a exercée contre le péché et son esclavage. Cela revient à dire que le Christ exerce son salut à travers l’amour des hommes. Nous disons expressément délivrance de l’esclavage du péché et de ce péché lui-même, parce que nous pensons à la double direction de l’amour vers le prochain auquel il s’adresse et vers la personne d’où il part. L’amour délivre le prochain de son esclavage en ce qu’il satisfait aux besoins de son existence, comme Christ a libéré par ses guérisons, son entr’aide, ses aumônes... et tout ce que Jésus a opéré est en même temps commencement et signe de ce qu’il continue de faire au long de l’histoire par l’amour fraternel. Par ailleurs, l’amour délivre celui qui aime de son péché – non pas que l’amour possèderait un mérite, même un mérite dérivé de celui du Christ – mais parce que c’est en aimant autrui que l’homme se renie, se donne, réalise dans l’histoire le don de Christ aux hommes. Son amour n’est pas la condition pour qu’il soit pardonné, mais l’instrument à travers lequel le pardon du Christ s’actualise dans sa chair, s’incarne dans son amour. Le péché des hommes se caractérise par le refus d’aimer le prochain ; ce refus entraîne une rupture de l’œuvre du Christ et soumet l’homme à la victoire du mal. C’est ici que la mort du Christ s’actualise dans la chair des hommes comme jugement de Dieu. Car toute rupture, ou suspension d’amour, provoque l’anéantissement de l’homme et la destruction de son œuvre. À la suite de ce jugement, l’homme n’est pas détruit : Christ meurt, non pour condamner les hommes, mais pour les sauver. La souffrance humaine est une épreuve, elle est une fournaise à travers laquelle les individus passent pour la purification de l’homme. La fournaise brûle l’œuvre de l’homme – civilisations et empires, science et technique, bonheur et progrès – mais l’homme, lui, est sauvé. L’humanité naît à nouveau dans le « reste » qui survit au jugement. Elle sort toujours de l’arche du salut pour s’acheminer vers la terre promise à tous les hommes. C’est le ressuscité-homme qui sort du tombeau pour vivre encore ses quarante jours dans le désert de l’histoire afin de parvenir au Royaume. |
t532210 : 03/08/2017