ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Les  Centres  Régionaux
et  leur  rôle  théologique




3- L’ecclésiologie des Centres



Introduction


Le monde dans la théologie de l’Église


La laïcité du monde et l’originalité de l’Église
Le monde, incarnation du
  Christ
L’Église, corps du Christ


L’ecclésiologie des Centres

La logique ou l’art de penser, de Nicolle et Arnauld, 1664 ette théologie de l’Église et du monde constitue la justification la plus vala­ble de l’existence des Centres, ainsi que de leur but, de leur structure et de leur méthode.

Selon cette théologie, les chrétiens vivent dans le mouvement de la foi, qui va de l’Église au monde et du monde à l’Église.
   Dans le monde, les chrétiens sont, par rapport à leur foi, « dispersés », précisément parce qu’ils se séparent pour suivre chacun son engagement so­cial. De plus, ils s’incorporent aux communautés propres au monde, telles que les écoles et les entreprises, la famille et la cité, les partis et les associations. Leur personnalité de foi s’efface pour céder la place à leur personnalité dans le monde. Tout en suivant le Christ, ils agissent au nom du monde, sous son autorité et dans son pouvoir.
   Lorsque, par contre, ils quittent le monde pour aller à la rencontre du Seigneur en s’unissant dans la foi, ils rompent les liens qu’ils avaient dans le monde et se dispersent. Leur personnalité « mon­daine » s’efface, pour assumer celle du Christ Lui-même.
   Les chrétiens donc, bien que toujours sous l’au­torité et la seigneurie du même Christ, passent de la scène du monde à celle de l’Église en changeant de personnalité, et il leur est impossible de se ren­contrer eux-mêmes, de confronter leur double vi­sa­ge, de se situer dans cette relation Église-monde qui constitue la valeur de leur existence.

Les Centres se placent entre l’Église et le monde, à la jonction entre le rassemblement et la dis­persion, précisément pour permettre cette ren­con­tre. Nous considérons que les lignes tracées par les croyants dans leur passage du monde à l’Église et de l’Église au monde ne sont pas parallèles, mais « diagona­les », car elles se rencontrent au milieu. Les Cen­tres sont les points de convergence de ces lignes, le lieu spirituel et humain de la con­frontation de la double personnalité des croyants.

Les Centres sont à mi-chemin entre l’Église et le monde. Cela les oblige à ne pas se substituer à l’Église : loin d’eux le souci de devenir une com­munauté paroissiale ou une super-paroisse réser­vée à une élite de chrétiens. Les hommes qui s’y réu­nissent s’avancent vers la paroisse et leur ren­contre est une « pause » qui leur permet de mieux parti­ciper à la vie de cette dernière. Le Centre est, lui aussi, un « événement », l’événement de l’homme pour le Christ.

D’autre part, le Centre ne doit pas se substituer au monde. Ce n’est pas à lui d’agir (faire de la politi­que ou de l’économie, par exemple), mais au monde. Il est un « carrefour » pour les hommes, qui sont à mi-chemin de l’Église vers le monde pour y agir chacun selon son engagement et sa responsabilité.

Les Centres ont donc un travail de réflexion dans cette rencontre : le partage des expériences, la re­cherche en commun de la signification, pour le monde et pour l’Église, de la seigneurie de Jésus-Christ, l’édification du chrétien pour sa formation au monde et à l’Église. C’est là leur but.
   Nous disons « réflexion au milieu de cette ren­contre » pour bien préciser la nature de la réflexion théologique des Centres, qui doit toujours se faire par groupes. C’est en cela que les Centres se dis­tinguent des Facultés de théologie et des Instituts de recherches sociales. Dans les Facultés, en effet, on enseigne une « doctrine », celle de la prédica­tion de l’Église, alors que dans les Centres on par­tage et on dialogue. Dans les Instituts, la recherche est faite par des spécialistes, alors que les Centres l’effectuent par la mise en commun de l’ex­pé­rience de chacun. En outre les Centres, à la dif­férence des Facultés, ne poursuivent pas une réflexion de théo­logie pure, mais de théologie appliquée au monde ; de même ils partagent les expériences sociales non pas scientifiquement, mais à la lumière de la foi.

Ils se distinguent aussi des Mouvements de l’Église en ce qu’un Mouvement a un but restreint et s’adresse à une classe d’hommes, alors que les Centres sont, en principe, destinés à tous : ils visent à la totalité de l’Église et du monde.

Par l’objet de leur recherche, les Centres sont uni­versels. Tous les fidèles de l’Église étant engagés dans le monde, et tous les croyants engagés dans le monde étant des fidèles de l’Église, tous devraient passer par le Centre quand ils quittent le monde pour l’Église ou l’Église pour le monde, ce pas­sage leur permettant de se préparer pour l’Église ou pour le monde.
   Or ils peuvent tous y passer, sans que l’Église ni le monde aient à en souffrir, car la rencontre a lieu, par principe, entre les heures de repos et les heures de travail, entre le dimanche et les jours ouvrables, au moment, précisément, où l’on quitte l’Église pour le travail ou le travail pour l’Église. Les Cen­tres offrent des moments de détente, de repos réfléchi et fécond, afin qu’on n’oublie pas la res­ponsabilité sociale le jour du Seigneur, ni la pré­sence du Seigneur aux jours consacrés au travail.




1964




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t532300 : 03/08/2017