ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisRapport à l’Assemblée Générale |
Une orientation nouvelle |
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Introduction Le phénomène n’est pas nouveau Une orientation nouvelle Les nouvelles réactions Un rapport unilatéral Pour une analyse plus objective Positiver le rapport |
Mais, en même temps, la situation théologique des églises se modifiait. À la théologie du témoignage professionnel succédait celle de l’ouverture au monde. Un peu partout, on constatait que la rencontre entre des protestants, si elle était valable dans des pays à forte densité protestante, était peu fructueuse là où ils sont minoritaires ; les problèmes se limitaient vite en effet, les tours d’horizon étaient rapidement faits, chaque groupe, vite épuisé, tombait en quelques réunions en de fastidieuses répétitions. Par ailleurs on commençait à comprendre que, pour s’ouvrir au monde, il fallait renoncer à tout témoignage « religieux » et « confessionnel », puisqu’on se trouvait là en présence de non-croyants et, de toute façon, dans une situation d’athéisme. Il semblait se confirmer que l’unique moyen pour les croyants de participer à l’édification du monde, c’était le dialogue. Autour de cette découverte, une théologie nouvelle se cherchait, insistant sur la Seigneurie du Christ dans le monde, sur le fait que la civilisation chrétienne touchait à sa fin, sur la prédication de Jésus en tant que dialogue, sur la primauté du service sur le témoignage, sur une recherche de la christologie à partir du Christ-serviteur. C’était l’aube de la « théologie du monde », de la théologie du service, de la recherche d’une ecclésiologie nouvelle, d’une église pour le monde, pour les autres. La recherche constituait la base de discussion dans les Assemblées du Protestantisme, tant à Montbéliard (1) qu’à Aix-en-Provence (2) ou à Colmar (3). Les Centres se sont sentis directement concernés par cette situation théologique. Leurs directeurs se sont réunis pour chercher ensemble et pour définir la nouvelle orientation. Ils sont tombés d’accord sur le principe de faire du dialogue le but des Centres. Cependant chacun de ces Centres a cherché à comprendre et à réaliser ce dialogue selon ce qui lui était spécifique. C’est ainsi que, dans le Nord, le Centre a voulu que le dialogue poursuivi soit celui des hommes, ait lieu entre tous les hommes. Il a donc voulu être une plate-forme, offerte au monde par le protestantisme, où un dialogue libre entre les hommes serait possible. Mais qui dit « dialogue libre » affirme en même temps la totale gratuité de ce dialogue au regard de celui qui en a donné aux autres l’occasion ; dans ce sens, le protestantisme doit renoncer à toute arrière-pensée de prosélytisme. Et pour parvenir à cette gratuité, on a senti qu’il fallait ouvrir le Centre à tous, croyants et non-croyants, le plaçant par là en marge des églises ; il ne peut donc plus être soumis à leur confession de foi. Dans quel but, ce dialogue ? Autant que possible, pour coopérer à la compréhension entre les hommes, celle-ci devant leur permettre de devenir responsables de leur propre existence, de prendre en mains leurs problèmes – la paix, la souffrance, le travail, etc. – tous problèmes humains pour les résoudre ensemble. Le Centre reste « protestant » parce que le protestantisme est garant de son but, de la totale liberté du dialogue et du respect de la personnalité de chacun dans toute rencontre. C’est là, bien sûr, le propre d’un protestantisme ouvert, adulte, assez fort dans sa foi pour ne pas avoir peur du risque, et préoccupé de l’Évangile au point de renoncer à tout intérêt ecclésiastique. C’est un protestantisme qui n’hésite pas à « y mettre du sien » – du temps et de l’argent, en l’occurence – pour les autres. |
t536200 : 04/12/2017