ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Rapport  à  l’Assemblée  Générale
du  Centre  de  Recherche  Protestant
du  Nord




Positiver le rapport





Introduction


Le phénomène n’est pas nouveau


Une orientation nouvelle


Les nouvelles réactions


Un rapport unilatéral


Pour une analyse plus objective


Positiver le rapport



Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI ême si le rapport du Président nous a peinés, et s’il a donné à beaucoup l’im­pression que l’église désavouait le Cen­tre, je pense qu’on peut tout de même en tirer un parti positif : il vaut mieux, après tout, que le problème soit posé d’une façon of­ficielle afin que l’on puisse examiner et élaborer une solution définitive au problème concer­nant la nature et l’existence du Centre.

En premier lieu, il faut bien cerner la nature de la tension entre les paroisses et le Centre. Celle-ci re­lève du fait que les communautés paroissiales ne re­cou­vrent pas tout ce qu’on peut englober dans le mot « protestantisme ». Le protestantisme comprend en effet, outre les communautés paroissiales, des grou­pements non paroissiaux tels que mouvements, œu­vres, centres de culture, etc.
   C’est pour cela qu’au sein de la Fédération Pro­testante de France on se préoccupe d’organiser des Assemblées du Protestantisme Français devant réu­nir, tous les trois ans, des représentants des paroisses au même titre que des représentants des divers mou­vements, des centres et des œuvres. Pourquoi distin­guerait-on entre « Églises protestantes » et « Fédéra­tion du Protestantisme », si ce n’était pour rendre compte de cette double réalité ?

Les Centres Régionaux font partie du Protestantis­me, étant classés parmi les Mouvements et les Œu­vres.

Dans le Nord – et c’est là l’origine du drame – il n’existe pas de réalité fédérative. Les mouvements, réduits à « Jeunes Femmes » et au « Mouvement Rural et Ouvrier », sont imbriqués dans les commu­nautés paroissiales de telle façon que l’instance uni­que semble être le Synode et le Conseil Régional.
   Il est clair que le Synode, constitué par les re­pré­sentants des paroisses, voit et comprend difficile­ment l’autre dimension du protestantisme. De ce fait, il est porté à identifier cet autre domaine avec les paroisses et, par conséquent, à exiger que ceux qui le compo­sent soient également soumis à la confession de foi et à la discipline des églises.

Le Centre du Nord est victime de cette situation ; sa structure, son but, en ont fait un membre de la Fédé­ration du Protestantisme Français, autorisé à par­ti­ciper à toute assemblée de cette Fédération dans la mesure, justement, où il n’est pas église. En réalité, dans la pratique, il est uniquement soumis au Synode et à l’autorité exécutive du Conseil Régional.

Toute solution définitive du problème du Centre exi­ge premièrement qu’il sorte de cette équivoque. En effet si, jusqu’ici, le Conseil Régional s’est tou­jours montré favorable au Centre, il n’en reste pas moins que l’éventualité d’une mutation des hommes fait peser sur l’avenir du Centre une menace. L’in­tro­duc­tion d’hommes ayant une vision uniquement ecclésia­le du protestantisme pourrait faire pencher la balance de l’autre côté.

Il me semble donc nécessaire que, tout en restant « protestant », le Centre soit soustrait à l’autorité di­recte des paroisses et, par conséquent, à celle du Sy­node et du Conseil Régional, afin que tout le protes­tantisme en porte la responsabilité. Je propose donc que l’on envisage :

  • L’autonomie du Centre – à la façon d’un mou­vement – : il serait responsable de ses program­mes et de son fonctionnement, et soumis, en tant qu’Association, à son Conseil d’Adminis­tra­tion et à son Assemblée Générale.
  • Le financement du Centre selon d’autres moda­lités, à savoir :
    • La prise en charge du traitement du direc­teur au plan national, dans le cadre de la Fédération Protestante de France, jusqu’à la complète autonomie du Centre.
    • Une contribution libre de la part des pa­roisses du Nord qui le désirent.
    • L’autorisation officielle – voire même l’ap­pui – des églises pour demander des coti­sations à des protestants intéressés par le travail du Centre, sans que ce fait puis­se être retenu comme pièce d’accusation contre le Centre. Ce point suppose donc que l’autonomie ne soit pas considérée par les églises comme une mesure prise à leur encontre, mais comme une nécessité de structure tout à fait normale et juste étant donné le rôle que le Centre a à rem­plir.
    • Un appui efficace qui permette au Centre d’obtenir de l’aide de la part des autorités nationales ou régionales des églises, com­me de la part d’organismes étrangers – le Conseil Œcuménique par exemple.
  • La constitution, au sein de la Fédération Pro­testante de France, d’un Comité des Centres destiné à étudier un statut commun, à coordon­ner les activités, à faciliter l’entr’aide, etc.
  • L’organisation, une fois l’an, d’une Assemblée Régionale du Protestantisme, à voix consultati­ve, pour l’étude des problèmes communs à tout le protestantisme régional : églises, mouve­ments, centre et œuvres.
  • Enfin, en attendant que des solutions définiti­ves soient adoptées, il faudrait que le statu quo soit maintenu et que l’on établisse une situation d’apaisement et de collaboration. Déjà une équi­pe de représentants des paroisses et de mem­bres du Centre s’est réunie, à la suite d’un vœu du Synode, pour rechercher une solution immédiate.

Mais je pense aussi au rôle déterminant que les pro­testants pratiquants, membres du Centre, peuvent jouer dans ce domaine : en participant aux activités du Centre, alors qu’ils demeurent attachés à la com­munauté paroissiale, ils feront avorter tout ce mou­vement souterrain qui cherche à semer la méfiance, à porter de fausses accusations – souvent par suite d’une méconnaissance totale de l’autre –, à faire naî­tre des craintes quant aux conséquences d’un Centre accusé d’être une secte, vouée à défendre une opti­que (la mienne), et acharnée à perdre l’Église !

Quant au Centre, il est d’ores et déjà prêt à multiplier ses activités au service des paroisses (organisation de conférences, de débats, etc.).




Le 5 mars 1968




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t536600 : 04/12/2017