a tension entre le CPO et l’Église se situe actuellement à un autre niveau. Nous avons d’un côté un Centre qui n’est plus dans une situation fluctuante, en quête de lui-même, puis-qu’il est parvenu à formuler ses objectifs propres et sa pratique, à se définir comme association culturelle et laïque.
Quant à l’Église, elle a beaucoup évolué dans sa compréhension du monde, au moins au niveau de ses instances de gouvernement. Se déclarant pour le pluralisme théologique en son sein, l’ERF manifeste aussi une ouverture telle qu’elle reconnaît la nécessité d’un dialogue libre et non conditionné par la confession de foi au sein des institutions laïques avec lesquelles elle a maintenu des liens.
Mais le conflit surgit sur la façon de comprendre et de fixer juridiquement la relation entre le Centre et l’Église. Le problème est plus difficile qu’il ne semble à première vue. Car l’Église est une association cultuelle, soumise à une confession de foi, tandis que le Centre est une association culturelle, régie par le principe de la laïcité et de la liberté de pensée et de parole.
Cette différence semble comporter une opposition qui rend problématique leur union. En effet, quoique notre culture tienne son origine du culte, il n’en demeure pas moins qu’au long de son histoire, elle s’est déterminée souvent par opposition à lui. Elle est aujourd’hui sécularisée, sa condition d’existence est la laïcité. Comment donc unir le Centre à l’Église sans le renier dans sa condition de laïcité et de liberté, en respectant son statut d’association culturelle ?
Il me semble qu’il n’y a ici de possibilité d’union que si l’on se réfère à une alliance fédérative. Il faudrait toutefois que l’Église et le Centre soient des associations complémentaires, pouvant tendre au même but et posséder dans l’ordre social existant les conditions leur permettant de rendre effective leur alliance.