ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Le CPO :  ministère  de  l’Église,
ou  association  culturelle  laïque
dans  le  cadre  de  la  Fédération  Protestante ?





La complémentarité
entre l’Église et le Centre



Introduction


Naissance des Centres protestants


Méfiance des Églises


Tension entre le CPO et l’Église


Complémentarité entre l’Église et le Centre


Sortir du processus dialectique d’exclusion


Conditions concrètes d’une union



Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI n ce qui concerne leur complémen­tarité, mon attention s’est portée sur le fait que l’Église et le Centre sont et se disent « protestants ». Cette appella­tion ne semble pas poser de problèmes pour l’Église. Elle apparaît par contre douteuse relativement au Centre puisque, ne se laissant pas définir par la confession de foi de la Réforme et se déclarant laïc, il se situe semble-t-il, en dépit de ses origines, en dehors du protestan­tisme.
   Mais on aurait tort de croire que le protestan­tisme historique soit recouvert exclusivement par l’histoire des institutions ecclésiastiques. Car, quoi­qu’il soit né d’une Réforme évangélique, il a aussi engendré une culture, qui s’est séparée d’elle au cours du processus de sécularisation pour parvenir à son autonomie dans la laïcité. Le mot « protes­tantisme » désigne ainsi l’ensemble d’un mouve­ment historique dont les expressions religieuse et culturelle ne sont plus aujourd’hui articulées l’une avec l’autre.
   L’Église et le Centre se disent protestants, mais par référence l’une à l’héritage évangélique véhiculé par l’Église, l’autre à la conscience culturelle. Mais, en tant qu’institutions, ils transposent ces deux pôles de conscience du processus historique dans la superstructure de la société.

En les unissant par une alliance fédérative, on ob­tient aussi un renversement de leur rapport. Car, tandis que dans l’histoire ils s’opposent en s’excluant réciproquement, dans l’union fédérative ils co-habitent. Les éléments culturels que l’Église Réfor­mée a rejetés hors d’elle-même – rationalisme criti­que, idéalisme, matérialisme historique, etc. – constituent maintenant son vis-à-vis par la média­tion du Centre. Et cette religion, que la culture pro­testante sécularisée a repoussée dans les zones du périmé et de l’aliéné, lui devient présente par le biais de l’Église.
   Alors que l’Église et la culture sécularisée ne vivent que de leur mort réciproque, elles manifes­tent maintenant leur volonté de coexister dans une alliance qui les mène à la compréhension et au dépassement de leurs différences.




6 mars 1978




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t548400 : 07/12/2017