ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Prométhée et Jésus :
d’Eschyle aux évangiles


(esquisse d’une théologie du mythe)





Introduction :

La tragédie grecque




Sommaire

Introduction
- La tragédie grecque
  . L’apparition des dieux
  . Déméter et Dionysos
  . La tragédie, un rite
- Les tragédies d’Eschyle
- But et limites de
  l’étude

Dieu, le sauveur et la mort

Le mythe d’Io et l’évangile de Marie

Conclusion théologique



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La tragédie-rite


   Le génie grec n’a pas eu beaucoup de peine à faire ainsi descendre les dieux et les héros pour qu’ils fussent représentés par les acteurs, ni à exprimer, à travers le pathos dionysiaque, différentes situations tragiques ; il donna au dithyrambe une forme dialoguée, logique, littéraire, qui signifiait mieux l’action jouée par les acteurs. Par la suite, les dieux et les héros de l’Olympe furent, eux aussi, appelés, comme Dionysos, à apparaître dans l’homme afin de jouer un rôle, non de limite vis-à-vis du Destin, mais de communion avec les mortels. Ils descendaient pour revivre, par l’action des hommes, le mystère de la vie et de la mort.

   La tragédie se déroulait à l’occasion des fêtes dionysiaques dans la plaine de Téménos, au sud-est de l’Acropole, à l’endroit consacré au dieu. La scène, au commencement simple table de bois remplacée ensuite par un baraquement, ressemblait plus à un temple qu’à une plateforme théâtrale, d’autant plus que le chœur se mouvait autour d’un autel lieu de sacrifice (Thimele). En apparaissant sur la scène, l’acteur cessait d’être homme pour prendre le masque du dieu ou du héros ainsi que le caractère sacré de sa personnalité. C’est seulement plus tard que la « skene » deviendra une scène au sens théâtral du mot, espace doté d’une perspective pour une action d’hommes.

   Jusqu’à Sophocle la représentation garda toujours la signification d’un rite. Le peuple, lui aussi, participait au drame dans un but de purification et d’initiation. Lorsqu’Aristote affirme que la tragédie exerçait une « catharsis » sur l’âme des foules, il exprime en termes philosophiques et psychologiques la purification exercée par la tragédie en tant que rite public. Les passions et les souillures des hommes, revécues par les héros, étaient prévues pour les hommes qui y participaient. Car l’acteur n’agissait pas en sa personne, mais comme représentant de la Cité, dans l’exercice d’une fonction publique. Il était un prêtre, un médiateur, à travers lequel la souffrance des hommes passait dans le héros ou le dieu, et l’immortalité des dieux se reflétait sur les hommes. L’autel, à côté de la scène, était le signe de ce sacrifice tragique consistant non dans la mise à mort d’un bélier, mais dans la mort du héros. Et dans ce héros, c’était toujours Dionysos qui mourrait pour se donner en nourriture aux mortels.



c 1960




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t900130 : 24/12/2017