ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Pierre CurieTourcoing... |
Un tournant œcuménique : |
Expériences nouvelles Un tournant œcuménique Le groupe pour la paix . Sensibilisation . Vietnam . Moyen-Orient . Arme atomique |
e tournant se produisit lors du « colloque œcuménique » du 21 janvier 1964, organisé au cinéma « Vox » de Tourcoing, dans le cadre de la semaine de l’unité des chrétiens. Elle eut pour orateurs le R.P. Le Guillou, dominicain expert du concile de Vatican II et le pasteur Hébert Roux, observateur au Concile pour la Fédération protestante de France. Cette manifestation connut un succès inespéré pour Tourcoing et fut largement répercutée par la presse régionale du Nord. Les protestants, infime minorité de la population tourquennoise, furent dès lors considérés avec une attention plus amicale par un milieu catholique des plus conservateurs de la région, et peut-être de France. Pour la première fois, le catholicisme et le protestantisme se rencontraient officiellement à Tourcoing. Le succès, ce colloque le dut, sans doute, à la préparation minutieuse d’une équipe de représentants des autorités catholiques de la ville et du pasteur de Tourcoing auquel s’était joint celui de Roubaix. Les trois grands quotidiens régionaux des Flandres, la Voix du Nord, Nord-Éclair et la Croix du Nord, donnèrent avant et après le colloque une information abondante et impartiale, prolongeant ainsi largement au sein de la population l’écho de cette soirée. Avec le recul des années, il nous faut aujourd’hui tempérer l’euphorie de cette soirée de Tourcoing. Le pontificat de Jean-Paul II semble refroidir les élans de l’œcuménisme. Invité après le colloque par le vicaire de la paroisse catholique de Tourcoing pour réfléchir à la suite qui s’imposait, je le rencontrai à son presbytère. Le souci premier fut d’éviter un rapide débordement. Il fut donc convenu de constituer un groupe mixte (catholique et protestant) pour élaborer dans ce contexte sans précédent un petit « laboratoire œcuménique » permettant prudemment d’approfondir les convictions des uns et des autres et de rechercher ce qui leur était commun. Chaque église dut désigner dix membres et les rencontres conserver le caractère privé ; toutes les cinq à six semaines, successivement dans une famille catholique, une famille protestante ou dans l’un et l’autre des presbytères. Ces rencontres abordèrent en alternance une information sur le catholicisme, puis sur le protestantisme et engagèrent un partage biblique ; enfin, à l’occasion de la semaine universelle de l’unité des chrétiens au mois de janvier, le groupe s’ouvrit à quelques nouveaux membres des deux communautés, sans excéder pour chacune la trentaine de personnes, dans un service commun où la méditation serait donnée, une année sur l’autre, par le prêtre, puis par le pasteur, toujours dans la demeure de l’une ou l’autre des familles. Ainsi quatre années durant, de 1964 au début de 1968, des liens d’amitié et de respect se nouèrent au sein de trois jeunes ménages catholiques et de deux familles de la paroisse protestante. L’information partagée permit à chacun une meilleure connaissance des deux églises. |
tc152000 30/12/2017