ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Recherches  critiques
sur  les  évangiles  de  la  résurrection







Regard rétrospectif :

La disparition du tombeau dans les Synoptiques




Présentation

Lecture des textes
- Introduction
- L’événement
- Les apparitions
- Les linges
- Regard rétrospectif
  . Les synoptiques
    . La disparition
    . Les apparitions
  . L’évangile de Jean
- Des évangiles aux
  Écritures

Écritures et salut

Entre vérité et mythe

Le mythe des évangiles

Le tombeau de Jésus


Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI a foi en la résurrection est née de la découverte que le cadavre de Jésus avait disparu du tombeau. Les disciples se sont mis à soupçonner que des Juifs l’avaient dérobé pour empêcher que Jésus, con­damné à mort et, par surcroît, faux prophète, soit ense­veli parmi les fils d’Abraham. Les responsables du Ju­daïsme s’en sont défendus et, en retour, ont accusé les disciples d’avoir été eux-mêmes les responsables de cette disparition, afin de prétendre que Jésus était res­suscité.
   Les disciples, se sachant innocents et prenant acte aussi de la non responsabilité des Juifs, en vinrent à la conviction que Jésus avait, de lui-même, abandonné le tombeau. Ils étaient convaincus, également, que Dieu avait tourné en dérision ceux qui avaient condamné Jésus, les amenant ainsi à devenir les premiers annoncia­teurs de la résurrection.

   Par ailleurs une autre affirmation, plus subtile et con­flictuelle, vient du fait que les Juifs, redoutant que les disciples ne s’emparent du corps de Jésus pour le dé­clarer ressuscité, demandèrent à Pilate que le tombeau soit gardé. Des gendarmes furent ainsi postés devant le tombeau. Or Jésus sortit en personne, prenant les gendarmes à témoins. Mais, se laissant soudoyer, ils déclarèrent publiquement que les disciples de Jésus étaient venus l’enlever pendant leur sommeil ! Cette affirmation suffirait à elle seule à démontrer la falsifi­cation de l’information.

   Hormis ces deux nouvelles, il est dit aussi que des femmes se sont rendues au tombeau pour oindre le corps de Jésus : mais, quand elles s’aperçurent de l’absence de son corps, des anges leur apparurent, leur déclarant qu’il était ressuscité. Selon Matthieu, l’ange aurait ouvert le tombeau sans que les femmes aient pu voir Jésus en sortir.
   Peut-être est-il possible d’imaginer que l’ange l’a ouvert car il ignorait que le ressuscité aurait pu passer au travers de la pierre tombale ! Mais aussi que les femmes n’auraient pas vu Jésus sortir, parce que, effrayées par le tremblement de terre par lequel l’ange avait roulé la pierre, elles se seraient cachées.

   Chez Luc les disciples, convaincus que les femmes ont été victimes de leurs « rêveries », ne les croient pas ! Dès lors, ils se mettent en quête d’un autre moyen – les signes dans le tombeau – pour s’assurer de l’événement de la résurrection. Ils découvrent les « ban­delettes » éparses à terre, signe évident pour eux que Jésus s’en est libéré pour quitter le tombeau. Mais étrange contradiction : l’évangéliste affirme dans son introduction que Joseph d’Arimathie a enveloppé le corps de Jésus dans un « sindon », sans se servir de « bandelettes » (Mt 27:59 ; Lc 23:53).

   Par qui Jésus aurait-t-il été lié, afin qu’il puisse se défaire pour ressusciter ? C’est pourquoi, la méfiance des apôtres à l’annonce des femmes ne semble pas infirmer le contenu de leur message, qui rappelle la prophétie de Jésus sur sa résurrection qui se trouve dans l’évangile de Jean où, étrangement, Jésus ne parle pas de sa résurrection ! Il avait dit, en effet, aux pharisiens qui lui demandaient un « signe » que sa mission prophé­tique venait de Dieu : « Détruisez le temple et en trois jours, je le rétablirai » (Jn 2:19) : défi qu’il a relevé en interrompant le sacrifice du temple après avoir chassé les marchands d’animaux.
   Mais Jean, l’auteur du quatrième évangile, modifie le sens originel des paroles de Jésus, les interprétant al­légoriquement en fonction de la résurrection : « Mais il parlait du temple de son corps » (Jn 2:21). Jean transforme le « signe » donné par Jésus avec l’inter­ruption du sacrifice en une déclaration prophétique de sa résurrection. Mais pourquoi ? Afin de transformer l’acte de condamnation de Jésus, l’abolition du sacrifice et la destruction du temple (Mt 26:61) en péché pour s’être fait Dieu par la déclaration de sa résurrection (Jn 19: 7 ; Mt 26: 65).

   En conclusion de cet excursus, disons que les récits des synoptiques n’emportent pas la conviction, mais qu’au contraire leur argumentation apparaît comme une régression, de l’apparition et de l’annonce des anges aux signes de la résurrection découverts dans le tombeau. Or, les signes excellents sont ceux désignés par « les bandelettes », dont nous avons rappelé les références... Les auteurs des synoptiques, conscients de la faiblesse de leur argumentation et de l’absence de sources, attribuèrent la tâche de témoigner de l’événement de la résurrection à Jésus lui-même par le truchement de ses apparitions.




Écrit en 2006




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t351411 : 27/10/2017