ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Recherches  critiques
sur  les  évangiles  de  la  résurrection







Regard rétrospectif :

Les apparitions de Jésus dans les Synoptiques




Présentation

Lecture des textes
- Introduction
- L’événement
- Les apparitions
- Les linges
- Regard rétrospectif
  . Les synoptiques
    . La disparition
    . Les apparitions
  . L’évangile de Jean
- Des évangiles aux Écritures

Écritures et salut

Entre vérité et mythe

Le mythe des évangiles

Le tombeau de Jésus


Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI hez Matthieu, nous rencontrons le ressus­cité alors que les femmes retournent chez elles, convaincues par le tombeau vide que Jésus a été enlevé ; mais les anges les per­suadent que s’il n’y est plus, c’est qu’il est ressuscité. Craintives mais heureuses, elles se deman­dent comment les choses se sont passées, quand Jésus leur apparaît pour les convaincre de sa résurrection.
   Toutefois, le lecteur demeure perplexe devant cette apparition qui, loin de confirmer la foi en la résurrection de Jésus, la situe dans le cadre d’une aberration sophisti­que : il serait ressuscité parce qu’il n’est pas là, et il est absent parce qu’il est ressuscité... La résurrection de Jésus est imaginée pour échapper à une contradiction ! Selon un principe logique, ce mouvement de pensée est une « pétition de principe » de la sophistique, dénoncée par la logique aristotélicienne : la vérité d’une thèse est démontrée selon le principe de la thèse elle-même que l’on était en train d’exposer (Aristote, Des Sophismes, XIII).



   Le lecteur est tout aussi embarrassé à la lecture du récit de Luc relatant l’apparition de Jésus aux disciples d’Emmaüs. Le chemin de Jérusalem à Emmaüs que suivent les disciples en quête de Jésus, alors qu’il se trouve « avec eux » incognito, est plus parabolique que réel ! Cette expression, symboliquement comprise, m’a permis de traduire le nom du village : « Emma-ous » (en hébreu : « Emma », « étant avec » et en grec : « ous », « eux ».

   Si un tel village a vraiment existé, Luc l’a interprété comme une « aberration philologique ». « Étant avec eux », le compagnon anonyme est invité à partager le pain dans un repas au cours duquel il se fait reconnaître par la fraction et le partage du pain. Puis, aussitôt le pain rompu et partagé, il disparaît. Ce dîner est la reproduction de la cène prise par Jésus et ses disciples à l’heure de la Pâque : « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22:19), « cène » devenue un acte liturgique de l’Église.

   Les deux disciples, de retour à Jérusalem, rencontrent les Onze. Selon une information de Marc, ceux-ci refusent de croire (Mc 16:13). Luc dément car, au terme de cette rencontre, Jésus leur apparaît et confirme ainsi sa résurrection. Mais les Onze le prennent pour un « esprit ». Jésus leur montre alors la marque des clous sur ses mains et ses pieds. Toujours incrédules, ils lui présentent du poisson rôti afin que, le mangeant, il apporte la preuve évidente qu’il est ressuscité. Enfin, les disciples se laissent convaincre. La question se pose désormais : Luc a-t-il narré un « fait » d’apparition, ou bien a-t-il interprété à travers l’image d’une apparition de Jésus l’acrostiche du mot grec « Ichthus » (poisson), c’est-à-dire : « Jésus Christ fils de Dieu, Sauveur » ?



   À la lecture de ces textes, le lecteur conserve son scepticisme, car les récits de l’événement de la résur­rection comme ceux des apparitions hésitent entre foi et raison : de l’annonce des anges à la recherche des si­gnes.

   Encore plus déconcertant ! Les disciples croient la parole des anges ; puis ils mettent leur message en doute et se lancent dans la quête des signes. Renoncent-ils à la foi pour aborder la rationalité ? Pas du tout ! Ils sont convaincus, au contraire, que toute parole et tout événe­ment n’est objet de foi que si la démonstration est faite qu’il est crédible. Les signes sont donc fonction de la crédibilité de la résurrection. Or, il est évident que les signes découverts (les bandelettes), équivoques en eux-mêmes, n’offrent aucune certitude de crédibilité de la résurrection ; il en est de même des apparitions de Jésus. Ainsi les évangiles, écrits afin de convaincre que Jésus est le Christ sauveur, n’offrent aucune certitude. Même si les évangiles prétendent apporter les raisons de leur crédibilité, les faits qu’ils relatent ne sont véridiques que pour celui qui les croit !




Écrit en 2006




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t351412 : 28/10/2015