ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisRecherches critiques |
Regard rétrospectif : |
Présentation Lecture des textes - Introduction - L’événement - Les apparitions - Les linges - Regard rétrospectif . Les synoptiques . La disparition . Les apparitions . L’évangile de Jean - Des évangiles aux Écritures Écritures et salut Entre vérité et mythe Le mythe des évangiles Le tombeau de Jésus |
Le lecteur est tout aussi embarrassé à la lecture du récit de Luc relatant l’apparition de Jésus aux disciples d’Emmaüs. Le chemin de Jérusalem à Emmaüs que suivent les disciples en quête de Jésus, alors qu’il se trouve « avec eux » incognito, est plus parabolique que réel ! Cette expression, symboliquement comprise, m’a permis de traduire le nom du village : « Emma-ous » (en hébreu : « Emma », « étant avec » et en grec : « ous », « eux ». Si un tel village a vraiment existé, Luc l’a interprété comme une « aberration philologique ». « Étant avec eux », le compagnon anonyme est invité à partager le pain dans un repas au cours duquel il se fait reconnaître par la fraction et le partage du pain. Puis, aussitôt le pain rompu et partagé, il disparaît. Ce dîner est la reproduction de la cène prise par Jésus et ses disciples à l’heure de la Pâque : « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22:19), « cène » devenue un acte liturgique de l’Église. Les deux disciples, de retour à Jérusalem, rencontrent les Onze. Selon une information de Marc, ceux-ci refusent de croire (Mc 16:13). Luc dément car, au terme de cette rencontre, Jésus leur apparaît et confirme ainsi sa résurrection. Mais les Onze le prennent pour un « esprit ». Jésus leur montre alors la marque des clous sur ses mains et ses pieds. Toujours incrédules, ils lui présentent du poisson rôti afin que, le mangeant, il apporte la preuve évidente qu’il est ressuscité. Enfin, les disciples se laissent convaincre. La question se pose désormais : Luc a-t-il narré un « fait » d’apparition, ou bien a-t-il interprété à travers l’image d’une apparition de Jésus l’acrostiche du mot grec « Ichthus » (poisson), c’est-à-dire : « Jésus Christ fils de Dieu, Sauveur » ? À la lecture de ces textes, le lecteur conserve son scepticisme, car les récits de l’événement de la résurrection comme ceux des apparitions hésitent entre foi et raison : de l’annonce des anges à la recherche des signes. Encore plus déconcertant ! Les disciples croient la parole des anges ; puis ils mettent leur message en doute et se lancent dans la quête des signes. Renoncent-ils à la foi pour aborder la rationalité ? Pas du tout ! Ils sont convaincus, au contraire, que toute parole et tout événement n’est objet de foi que si la démonstration est faite qu’il est crédible. Les signes sont donc fonction de la crédibilité de la résurrection. Or, il est évident que les signes découverts (les bandelettes), équivoques en eux-mêmes, n’offrent aucune certitude de crédibilité de la résurrection ; il en est de même des apparitions de Jésus. Ainsi les évangiles, écrits afin de convaincre que Jésus est le Christ sauveur, n’offrent aucune certitude. Même si les évangiles prétendent apporter les raisons de leur crédibilité, les faits qu’ils relatent ne sont véridiques que pour celui qui les croit ! |
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t351412 : 28/10/2015