ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Recherches  critiques
sur  les  évangiles  de  la  résurrection







Regard rétrospectif :

La résurrection de Jésus chez Jean




Présentation

Lecture des textes
- Introduction
- L’événement
- Les apparitions
- Les linges
- Regard rétrospectif
  . Les synoptiques
  . L’évangile de Jean
    . La résurrection
    . Apparition à
      Thomas
- Des évangiles aux
  Écritures

Écritures et salut

Entre vérité et mythe

Le mythe des évangiles

Le tombeau de Jésus


Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI lors que les synoptiques tentent vainement de trouver les arguments de crédibilité de la résurrection, Jean, au contraire, exige du lecteur qui veut croire qu’il fasse le sacri­fice de sa raison. Dès ses premières pa­roles sur la résurrection, Jean semble met­tre au placard le récit des synoptiques !



   Maria est l’unique femme qui se rende au tombeau, mais ne trouvant pas le corps de Jésus et privée de la parole des anges annonciateurs de la résurrection qui lui auraient assuré qu’il est ressuscité, elle court chez Pierre pour annoncer la nouvelle.

   Accompagné par Jean, Pierre se rend à son tour au sépulcre, et tous deux y découvrent les bandelettes et le suaire. Ces deux signes ont, chacun, une signification propre : les bandelettes rappellent que Jésus s’en était débarrassé pour sortir du tombeau ; et le suaire, plié et posé à l’écart, indique que Jésus n’est plus parmi les morts. Jean débute son évangile de la résurrection par la dernière page de l’évangile de Luc qui relate la décou­verte des signes par Pierre ; mais chez Jean, le signe est « personnalisé » (Jésus en est l’auteur).
   Quant à Maria, si elle accompagne Pierre au tom­beau, elle demeure étrangère à cette découverte. Alors que les deux apôtres quittent le tombeau convaincus, Maria, en pleurs, ne parvient pas à s’en détacher, dans l’attente du retour de son maître. Il a été « enlevé » et on le rapportera ! Elle n’en doute pas... Dans son esprit s’agitent les questions débattues entre les Juifs et les disciples. Qui a dérobé le corps de Jésus ? Les Juifs, pour empêcher les disciples de prétendre que Jésus est ressuscité, ou bien les disciples qui redoutent que les Juifs ne le dérobent ? Maria a une autre idée : Jésus a été enlevé par les disciples pour le protéger des Juifs, et pour qu’il puisse ressusciter d’entre les morts. Qui l’au­rait emporté, selon elle ? Sans doute le jardiner, gardien du lieu où Joseph a creusé le tombeau ; elle l’attend donc.

   Et Maria se souvient du jour où elle avait oint Jésus avec un parfum précieux qu’il lui avait recommandé de conserver pour sa sépulture. L’avait-t-elle avec elle en se rendant au tombeau ? Sans doute, mais pour quoi faire ? L’oindre ? Jésus l’avait déjà été par Joseph et Nicodème (Jn 19:39-40). Pratiquerait-elle sur lui une onction avec ce parfum dont elle s’était servie de son vivant ? Se retournant, elle aperçoit un homme à ses côtés : sans doute le jardinier. Mais il l’appelle par son nom : « Maria » ! C’est Jésus en personne, qui ne sort pas du tombeau, puisqu’il en a été enlevé. D’où alors ?

   D’autres pensées l’assaillent, inspirées par les Écritures. Il doit venir du jardin de l’Éden, où Dieu avait placé l’homme après sa création et d’où il l’avait chassé. Il en est devenu le maître, puisqu’il a racheté l’homme par sa mort. Il revient maintenant près de son tombeau ouvert – la preuve que, désormais, toutes les sépultures humaines demeureront ouvertes afin que les morts retournent au jardin de l’immortalité originelle. Peut-être les deux anges, que Maria a vus dans le tombeau, étaient-ils les chérubins que Dieu avait placés à l’orient du jardin d’Éden avec une épée flamboyante « pour garder le chemin de l’arbre de vie » (Gn 3:24) ?
   La résurrection de Jésus s’accomplit ainsi dans son eschatologie, et Maria en a été le témoin ! Elle s’est pré­cipitée aux genoux de Jésus pour oindre ses pieds avec le parfum qu’elle avait conservé, mais Jésus le lui in­terdit, car il doit aller vers son Père qui vient de lui accorder l’onction christique !



   Récit remarquable et de grande importance, qui n’a pas pour objet l’annonce de la résurrection, mais qui exalte son événement, et l’atteste par un témoin ocu­laire, et non plus seulement par de signes. Dans les synoptiques, Matthieu seul relate incomplètement la résurrection comme un événement ; en effet, le tom­beau est ouvert par l’ange, mais Matthieu ne mentionne pas que Jésus en est sorti. Il n’apparaît qu’aux femmes de retour chez elles.
   Chez Jean, au contraire, tout se situe pendant l’évé­nement de la résurrection. Cependant, il s’agit davantage d’apparitions de personnes que d’actions : Maria pleure, des anges dans la pénombre du tombeau se présentent à elle, un homme surgit à côté d’elle sans qu’elle s’en aperçoive. Enfin, ce « jardinier » - Jésus, qui semble venu de nulle part et qui, pourtant, est partout ! Ces images rappellent le scénario de la deuxième page de la Genèse ! S’agit-il d’un événement, ou de la solution, grâce à la résurrection, du drame de l’homme raconté dans cette page du Livre ? Résurrection exprimée, ainsi, par une femme dans une vision d’extase ?




Écrit en 2006




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t351421 : 28/10/2017