ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La  multiplication  des  pains



Marc 6:30-45




Prologue







Prologue

Du banquet miraculeux au repas

Marc et le miracle

La multiplication comme sacrement

Jésus et Jésus-Christ






































Nicolle et Arnauld, La logique ou l’art de bien penser, 1664

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Les apôtres, s’étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné.
Jésus leur dit: Venez à l’écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car il y avait beaucoup d’allants et de venants, et ils n’avaient même pas le temps de manger.
Ils partirent donc dans une barque, pour aller à l’écart dans un lieu désert.
Beaucoup de gens les virent s’en aller et les recon­nurent, et de toutes les villes on accourut à pied et on les devança au lieu où ils se rendaient.
Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule, et fut ému de compassion pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses.
Comme l’heure était déjà avancée, ses disciples s’approchèrent de lui, et dirent: Ce lieu est désert, et l’heure est déjà avancée;
Renvoie-les, afin qu’ils aillent dans les campagnes et dans les villages des environs, pour s’acheter de quoi manger.
Jésus leur répondit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent: Irions-nous acheter des pains pour deux cents deniers, et leur don­nerions-nous à manger?
Et il leur dit: Combien avez-vous de pains? Allez voir. Ils s’en assurèrent, et répondirent: Cinq, et deux poissons.
Alors il leur commanda de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte,
et ils s’assirent par rangées de cent et de cinquante.
Il prit les cinq pains et les deux poissons et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rom­pit les pains, et les donna aux disciples, afin qu’ils les distribuassent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre tous.
Tous mangèrent et furent rassasiés,
et l’on emporta douze paniers pleins de morceaux de pain et de ce qui restait des poissons.
Ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes.
Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l’autre côté, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule.




a première remarque que j’ai faite en lisant ce texte, c’est qu’il n’avait pas été nécessaire d’accomplir un miracle pour rassasier toute cette foule, mais qu’il avait suffi de partager entre tous la nourriture que chacun avait apportée avec lui. Le miracle n’existe que dans le récit et Marc, l’auteur, le fait accomplir par Jésus afin que le lecteur ait motif de croire qu’il n’était pas un simple prophète, mais le Christ, le Fils de Dieu (Mc 1:1). Ainsi, dans le récit, le but de l’écrivain prévaut sur celui poursuivi par Jésus dans un repas fraternellement partagé.

   Il m’incombe de prouver cette affirmation par une ana­lyse critique. C’est pourquoi je ferai une première analyse du récit en cherchant à rapporter le repas miraculeux à un autre qui s’accomplit par le partage communautaire de la nourriture que chacun avait apportée avec lui.
   Une deuxième analyse suivra pour prouver que le récit miraculeux que Marc fait du repas est motivé par un but publicitaire de croyance en la personne divine de Jésus. Le lecteur se trouvera plongé brusquement dans le problème qui pèse sur les évangiles, agités intérieurement par une contradiction entre la « bonne parole » annoncée par Jésus et l’interprétation qu’en donnent ses disciples.
   Dans ma troisième réflexion je mettrai en évidence que les disciples, comme Paul et les auteurs des évangiles, transforment cette parole de foi en un système théologique de la nature divine de Jésus et son exploit en l’accomplis­sement de la création du cosmos. Ainsi, le salut va du ni­veau de l’existentiel à la dimension métaphysique de l’être par un processus de sublimation qui, cependant, demeure mythologique.
   En conclusion, je poserai la question des miracles attri­bués au Christ, et donc en dehors de la réalité de l’être de Jésus.







Le 8 novembre 2007




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