Sommaire
Introduction
L’intrigue du récit
Le sens du message
Le statut du mariage
- Le Deutéronome
- Les tentatives de réforme
Le sens du codicille
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Le message appelle tout homme à quitter sa mère et son père pour « s’attacher » à sa femme et devenir avec elle « une seule chair » (Gn 2:24). Il ne s’adresse donc pas à tout homme, mais à celui qui a déjà une femme et vit encore chez ses parents. Cela implique que cet homme est un « époux », mais pas encore marié puisque le mariage implique la cohabitation et le commerce sexuel des époux. Le verbe « s’attacher » ( dabaq) exprime bien ces trois dimensions du mariage.
Ce texte n’est pas une invention des compilateurs, car sa forme et son contenu le font considérer comme un logion originel, sous-tendant le statut du mariage par une obligation éthique et sociale par droit naturel plutôt que par tradition légale. C’est pour cela qu’on ne le trouve pas dans le code deutéronomique.
Son accent n’est cependant pas mis sur toutes les obligations du mariage, mais sur celle qui incombe à l’homme en état de fiançailles, homme qui a donc une femme par achat, liée à lui comme fiancée. Le principe appelle donc l’homme à accomplir ses fiançailles, en passant de l’union affective à l’union par la chair.
Étant donné le sens du logion, il est logique de penser que les compilateurs l’attribuent à Adam pour l’investir de son autorité. Cette légitimation suppose cependant qu’au moment de la codification de la Thora, le peuple se trouvait dans une situation sociale où l’attachement de l’homme à la femme dans le mariage posait problème. Il fallait une autorité suprême, à la fois morale et de droit naturel comme celle d’Adam, pour débloquer la situation.
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