ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Le message d’Adam

Gn 2:23-24





Le sens du codicille des compilateurs du récit de la Genèse


Sommaire

Introduction

L’intrigue du récit

Le sens du message

Le statut du mariage

Le sens du codicille




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   Il est temps de chercher à comprendre les motivations des compilateurs de la Genèse pour le codicille au passage de la présentation de la femme à Adam par Dieu. S’agit-il des problèmes rencontrés par la communauté juive de retour de l’exil ? Jetons un nouveau regard sur le récit pour comprendre leurs motivations de l’intérieur.

   Nous avons inscrit la présentation de la femme à Adam par Dieu dans le cadre d’une cérémonie de fiançailles. Si on le considérait comme un récit de mariage, celui-ci serait incomplet puisque l’homme et la femme ne s’unissent pas.
   Mais le récit continue, et le texte reste dans l’attente de cet accomplissement. Adam ne connaît sa femme qu’après avoir été chassé de l’Éden, auparavant il n’y a aucun acte qu’on puisse considérer comme un accomplissement du mariage, à part une union autre que l’étreinte conjugale. Au lieu du passage des époux des fiançailles au mariage, on trouve un échec tragique : les époux pèchent, ils sont condamnés, chassés de l’Éden et donc de leur condition privilégiée, avec une condamnation qui amène la femme à accomplir le mariage sous l’instinct de l’amour et sous la domination de l’homme.
   Je crois que les compilateurs se sont trouvés devant un grave problème d’interprétation, pour eux et pour les lecteurs. Fallait-il laisser le texte ainsi, abandonner le lecteur au tragique de l’union qui est modèle pour tout homme, et lui faire consommer son mariage dans l’angoisse, victime de la passion et du pouvoir de l’homme ? Quelle serait la fonction de la parole de Dieu si on laissait le texte en l’état ?

   On peut supposer une suite de remarques chez les compilateurs. Avant tout, Dieu a fait la femme « de la même chair » que l’homme, afin justement qu’Adam soit incité à s’attacher à elle afin de retrouver sa « chair » et devenir avec elle « une seule chair ». La création aboutit à la femme et à l’homme comme modèle de leur relation d’existence. Puisque l’accomplissement de cette chair manque dans le texte on peut l’insérer à cet endroit, non à l’usage d’Adam et de la femme, mais à celui des lecteurs en vue de la pratique de leur union.
   Les compilateurs retiennent du code du mariage le principe que l’homme quitte sa mère et son père pour s’attacher à sa femme et qu’ils deviennent une seule chair. C’est Adam qui dit ces paroles du code pour la première fois, comme principe fondateur du mariage, et il le prononce de façon solennelle, comme un archétype. À quel moment ? Quand il n’a pas encore péché, donc quand Dieu n’a pas encore condamné la femme à être sous sa domination et l’homme à exercer son pouvoir dans cet acte.



c 1975




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t855400 : 09/03/2019