Sommaire
Introduction
- Pourquoi une lecture référentielle ?
- Problèmes de lecture
- Nécessité d’une méthode
- Pourquoi ma recherche ?
Analyse référentielle et connaissance historique
Jésus dans la référence des évangiles
L’analyse référentielle du discours des évangiles
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Il m’est apparu que les historiens-exégètes sont parvenus à des conclusions soit trop négatives, soit trop positives au sujet du Jésus historique. En effet, par leur méthode, ils ont négligé d’affronter le problème préalable, de caractère linguistique et épistémologique, sur les conditions de possibilité d’une référence historique. Je dis « par leur méthode », dans la mesure où ils n’approchent les textes qu’à travers l’exégèse, qui concerne le sens et non la valeur référentielle du discours.
Deux sortes de questions auraient dû être posées, l’une linguistique et l’autre exégétique. Pour rendre l’analyse des textes possible, il aurait fallu se demander quelles sont les conditions requises pour qu’un texte ait une référence historique, un témoignage de foi peut-il (mais alors dans quelles limites) être un témoignage d’histoire. Mais avant d’entreprendre l’analyse, une autre interrogation aurait encore été nécessaire : le discours des évangiles se réfère-t-il, objectivement, à Jésus ou à Jésus-Christ ?
N’ayant pas posé ces questions, ils ont choisi l’un ou l’autre des pôles de l’alternative sans critique approfondie. En outre, constatant que le signifié (« l’intenté » selon Benveniste) est un (Jésus-Christ), ils ont cherché à atteindre la référence par la réduction de Jésus-Christ soit à Jésus, soit au Christ, ou encore en le situant dans l’histoire comme une personne, alors qu’il est la synthèse d’une personne et d’un personnage.
À la suite de ces remarques critiques, j’ai fait porter mon attention sur la linguistique de la parole, afin d’en connaître les fondements et les conditions de sa fonction de référence. En effet, si la langue est abstraite, la parole ordonne la pensée, adhère aux choses. Elle ne se borne pas à articuler des mots, mais les coordonne selon l’ordre de la pensée et des objets de la pensée.
J’ai donc cherché à étudier les fondements de la fonction référentielle du discours, à la fois en général et dans les formes de discours propres au témoignage de foi. Puis j’ai cherché à comprendre le mécanisme mental qui rassemble dans une unité sémantique (Jésus-Christ) deux termes qui sont pourtant hétérogènes et opposés : le premier de l’ordre de l’histoire, le second de l’ordre de l’imaginaire et du mythique. La connaissance de ce mécanisme m’a permis d’élaborer un schéma susceptible de fournir une hypothèse d’analyse.
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