Sommaire
Introduction
Analyse référentielle et connaissance historique
- Histoire et historiographie
- Le récit
- L’exégèse
- Analyse référentielle et fait historique
- Les déviations du récit
- L’historiographie
Jésus dans la référence des évangiles
L’analyse référentielle du discours des évangiles
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Histoire et historiographie
Dans notre langue, le mot « histoire » signifie à la fois le déroulement concret de la vie des hommes et la connaissance rationnelle de cette vie. Les latins employaient deux expressions : « res gestae » et « historia ». Pour éviter l’équivoque j’utiliserai, à la suite de Croce, le mot « histoire » dans le premier sens et « historiographie » dans le second.
L’histoire sous-tend la conscience que nous avons de nous-mêmes, de notre propre existence. « Exister » signifie « être-là », c’est-à-dire dans l’espace et dans le temps, devant d’autres « être-là ». Ces « étants » ne sont pas seulement ceux que nous percevons par nos sens, mais aussi ceux dont nous n’avons pas l’expérience et que nous connaissons par ouï-dire, par le discours des hommes.
À côté de la sémantique des mots, nos langages comportent les champs référentiels des mots, qui se rapportent précisément à ces « étants ».
L’historiographie se détermine par une prise de distance de nous-mêmes et par une réflexion rationnelle sur l’histoire.
Évidemment, en devenant objet de réflexion, l’histoire s’arrête dans son devenir pour ne s’offrir que dans son passé. L’objet de l’historiographie est dans le passé de l’histoire, le « factum », ce qui est « accompli », et qui demeure inéluctablement tel, par nécessité. Mais pour que l’esprit puisse saisir ces « étants », il faut qu’il ait pour crible ce temps et cet espace qui les conditionnent, ainsi que les rapports qui les déterminent.
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