ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Analyse référentielle
et connaissance historiographique
de Jésus





L’analyse référentielle et la connaissance historique


Sommaire

Introduction

Analyse référentielle et connaissance historique
- Histoire et historiographie
- Le récit
- L’exégèse
- Analyse référentielle et
  fait historique
- Les déviations du récit
- L’historiographie

Jésus dans la référence des évangiles

L’analyse référentielle du discours des évangiles




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Le récit et sa fonction référentielle


   On peut connaître l’histoire par le langage car, par lui, nous en avons conscience. Le langage se réfère aux choses. Affirmer qu’il est abstrait du réel ne peut l’être qu’au niveau de sa signification, en tant que langage et non en tant que parole. En effet, celle-ci s’articule pour que les hommes puissent communiquer entre eux.
   Dans la parole, le signifié du signe linguistique devient opératoire, non dans le rapport propre au « je » mais dans un rapport de correspondance avec l’ordre de la pensée, et donc avec celui des choses. En elle, l’articulation du signe est la valeur de la pensée. Dès lors, la parole ne s’épuise pas dans la fonction de signification de la langue mais elle possède en outre une fonction de référence. Elle est l’image de l’ordre de la pensée, du jugement, dans l’énoncé, des objets de la pensée (le « pensé », il « pensato ») dans le récit.

   Pour découvrir cette image dans la parole, il ne faut pas considérer l’articulation syntagmatique des mots, mais leur articulation « anadygmatique », c’est-à-dire l’ordonnance qui implique leur choix, leur corrélation, leur juxtaposition, leur distance et leur organisation dans une unité d’intuition. À ce niveau, la parole traduit la pensée dans les mots. Il en est de la parole comme de la monnaie dont la valeur ne procède pas de la qualité de sa matière, mais de sa possibilité d’échange contre la marchan­dise.
   Dire que la parole a la même valeur que la pensée, il suffit pour s’en convaincre de réfléchir à la proposition : « Ceci est la maison dont je t’ai parlée ». « Ceci » est un pronom qui a une fonction référentielle, et non sémantique. Dans cette proposition, il désigne l’objet de la perception, cette maison que l’on voit au moment où on parle. Dès lors, la copule « est » n’a pas une fonction de signification mais de référence, dans la mesure où elle exprime l’adéquation entre « ceci » et la « parole dite ». La parole « la maison dite » a la même valeur que « ceci », la « maison perçue ».




1988




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t271200 : 30/03/2020