ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Analyse référentielle
et connaissance historiographique
de Jésus





Jésus dans la référence des évangiles


Sommaire

Introduction

Analyse référentielle et connaissance historique

Jésus dans la référence des évangiles
- Acte de foi et mythisation
  de Jésus
- Mythisation et historisa-
  tion
- Le code messianique
- Le discours des évangiles
  pour tombeau

L’analyse référentielle du discours des évangiles




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Le code messianique


   Le processus d’historisation du mythe (1) est très complexe. En effet une personne mythisée, c’est-à-dire sublimée en un personnage mythique, est devenue un autre être, d’une essence différente. Dès lors, au moment où elle retrouve sa propre histoire et reprend son individualité d’homme, elle reste étrangère à elle-même, résistant à toute unification. Elle ne peut donc s’unifier qu’au travers de « signes » capables d’en faire apparaître la relation d’appartenance.
   Ces signes ressemblent à ceux des récits mythiques du retour des Héros, tels Ulysse ou Oreste. Durant leur longue absence, leur visage a tellement changé qu’on ne peut plus les reconnaître. Pour cela, il faut recourir à des signes par le moyen desquels cette reconnaissance s’inscrit alors dans le cadre d’un langage : le langage sémiotique des choses. Dans l’Antiquité, ce langage était si fréquent qu’il doublait celui des mots. Par lui, les images des choses vues devenaient signifiantes d’un ordre de choses différent. Tels étaient, par exemple, les langages sur la foudre, le tonnerre, les étoiles, la vie d’un homme et les événements de l’histoire.
   L’historisation de Jésus-Christ dans la vie et la personne de Jésus exigeait qu’on eût connaissance du Christ, comme constituant un système de signifiés, qu’on possédât des informations sur Jésus, qu’on eût découvert dans ces informations des « signes » capables d’inscrire le Christ dans la personne historique de Jésus.

   Mais il serait naïf de croire que ces signes ne sont que la vie historique de Jésus lui-même correspon­dant réellement aux prérogatives du Christ. Quand cela est affirmé, c’est par la foi et non par la raison.
   Dans la structure de tout langage, des mots ou des choses, un trait, une image, ne peuvent être des signes que s’ils sont formalisés sur le modèle d’un code. Par exemple, l’apparition d’une comète pouvait signifier la naissance ou la mort d’un roi, ou encore un temps propice ou défavorable, si le temps et le lieu de l’apparition, sa durée et son éclat, étaient mis en relation avec un code de signification.
   Pareillement, l’usage d’un code messianique a servi à reconnaître en Jésus le Christ. Pour constituer ce code, on a eu recours à la fois à des signifiants propres au langage sémiotique des choses en usage depuis les temps les plus reculés (l’accouchement d’un bâtard comme signe de la naissance du fils de Dieu, la mort injuste comme signe de la mort pour les autres, etc.) et à des synonymies, des équivoques, des rapports d’ana­logie, susceptibles d’attribuer au Christ des Écritures une individualité historique.
   En vertu de ce code, les informations sur Jésus ont paru correspondre au Christ des Écritures. Mais, dans son usage, ce code a contraint à formaliser les informations, par des choix et des réductions qui les ont rendus capables de devenir des signifiants du Christ. Ainsi ces informations ont subi des corrections, des censures, des amputations et des modifications pour correspondre à ce code.
   Dès lors, elles n’ont plus exprimé des faits, mais elles ont été lues et interprétées comme des signes.

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(1) Voir.   Retour au texte




1988




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t272300 : 30/03/2020