ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisRecherches critiques |
Lecture des textes : |
Présentation Lecture des textes - Introduction - L’événement . Marc . Matthieu . Luc . Jean . En résumé - Les apparitions - Les linges - Regard rétrospectif - Des évangiles aux Écritures Écritures et salut Entre vérité et mythe Le mythe des évangiles Le tombeau de Jésus |
Le récit imaginaire des femmes supposait sans équivoque que le corps de Jésus avait été emporté et le tombeau saccagé. Mais les auteurs du saccage étaient-ils les mêmes que ceux qui l’avaient dérobé ? Le saccage pouvait donner à penser le contraire. Il y a des raisons de supposer que des sectaires s’étaient rendus au tombeau pour se saisir du cadavre, car le corps d’un homme « pendu sur le bois » ne pouvait pas bénéficier, selon la Loi qui le maudissait, d’un ensevelissement rituel (Dt 21: 22-23). Mais en emportant le cadavre, ils avaient aussi saccagé le tombeau, pour indiquer que ce lieu était souillé et maudit. Les disciples de Jésus avaient entre-temps répandu la rumeur que les Juifs avaient violé le sépulcre et dérobé le cadavre. Or les Juifs le démentirent, ne pouvant pas s’avouer coupables du vol d’un cadavre concédé par le Procurateur. À leur tour, ils accusèrent les disciples d’en avoir été les auteurs afin d’en annoncer la résurrection. Or cette accusation eut un effet imprévu, mais décisif, dans le surgissement de la foi en la résurrection. En effet, les disciples prirent au sérieux l’affirmation des Juifs et, constatant que le corps de Jésus ne se trouvait plus dans le tombeau, ils se trouvèrent confirmés dans la croyance que Jésus avait lui-même repris son corps. La conviction de la résurrection de Jésus a donc surgi de l’opposition entre les Juifs et les disciples de Jésus à propos du tombeau vide, rivalité que Dieu aurait utilisée pour justifier la résurrection. Le récit de Matthieu (Mt 28: 1-10) se développe entre les deux parties de cette information sur la garde du tombeau, reprenant la scène où Marc présente les femmes se rendant au sépulcre et l’ange leur apparaissant, sous l’aspect d’un jeune homme qui, non seulement leur annonce la résurrection, mais la révèle. En effet, il descend du ciel dans un tremblement de terre ; il fait rouler la pierre qui fermait le tombeau. Cette ouverture donne à penser que la résurrection se réalise, même si personne ne voit Jésus en sortir ! Devant la perplexité des femmes, l’ange les invite à pénétrer à l’intérieur du tombeau afin de les convaincre : « Voyez, leur dit-il, en les invitant à regarder la dalle... Il était ici... Or, il n’est plus là ; c’est donc bien qu’il est ressuscité ! ». J’opère une légère retouche du texte, afin de lui donner la forme d’une argumentation syllogistique, propre à la théologie de l’école. En effet, sa force de persuasion ne procède pas du rapport déductif du « cogito », mais de la parole de Dieu qui en assure la vérité. Il est sans doute surprenant que l’ange en vienne à prouver la résurrection par le raisonnement, alors qu’il est descendu du ciel pour l’annoncer et en témoigner selon l’autorité de Dieu ! L’évangéliste, cependant, ne semble pas tout à fait convaincu de la validité de sa démonstration, puisqu’il s’arrange pour que le Ressuscité vienne à la rencontre des femmes sur leur chemin de retour pour la confirmer dans sa personne. |
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t351120 : 11/10/20017