ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


Auteurs Méthode Textes
Plan Nouveautés Index Liens Aide





Ennio Floris



Recherches  critiques
sur  les  évangiles  de  la  résurrection







Lecture des textes :

L’événement de la résurrection chez Luc





Présentation

Lecture des textes
- Introduction
- L’événement
  . Marc
  . Matthieu
  . Luc
  . Jean
  . En résumé
- Les apparitions
- Les linges
- Regard rétrospectif
- Des évangiles aux Écritures

Écritures et salut

Entre vérité et mythe

Le mythe des évangiles

Le tombeau de Jésus


Magnum Dictionarium latinum et gallicum, de P. Danet, MDCXCI hez Luc (Lc 24: 1-12) le récit, bien qu’his­torique dans sa forme, ne résiste pas, dans son contenu, à la critique objective propre à l’histoire. Les anges apparaissent sous l’aspect de deux hommes adultes, capables d’accréditer le message. La Torah, en ef­fet, exige la présence de deux témoins dans tout contrat. Ils annoncent aux femmes la résurrection de Jésus, selon ce qu’il avait proclamé lui-même de son vivant. Elles y croient et retournent chez elles, heureuses et fières de rapporter le message aux apôtres.
   Mais ceux-ci ne prennent pas au sérieux leur an­nonce, qu’ils estiment n’être que de la « rêverie ». Pier­re se lève alors et décide d’aller au tombeau afin de véri­fier, à travers des signes, si jésus est véritablement ressuscité. Il découvre les bandelettes (othonia) éparses à terre. Il retourne chez lui « tout étonné de ce qui s’était accompli ».

   Pourquoi les bandelettes étaient-elles les signes de la résurrection plutôt que ceux d’un cambriolage ? Parce que Pierre a supposé qu’un voleur n’aurait pas pris la peine de les défaire, tandis que Jésus le devait absolu­ment pour quitter le tombeau ? Mais on peut supposer aussi que le voleur a été contraint de défaire les ban­delettes afin de transporter plus aisément le cadavre de Jésus.
   De plus, pourquoi Luc a-t-il oublié ce qu’il avait af­firmé dans le prologue du récit en déclarant que Joseph s’était borné à envelopper le corps de Jésus dans le sindon (Lc 23: 53) ? Faut-il alors supposer que, selon Luc, Jésus aurait été entouré de bandelettes par des an­ges, afin que sa résurrection soit évidente pour tous ? Ou il s’agit d’une affirmation gratuite, ou Luc a utilisé une source opposée à la précédente, afin de sortir de l’impasse créée par le manque d’informations « oculai­res » sur la résurrection, contrairement à ce qu’il avait affirmé dans le prologue de son évangile (Lc 1:2-3).

   Quant à nous, lecteurs, nous restons surpris que Luc n’ait pas affirmé que Pierre avait trouvé comme signe le sindon dans lequel Jésus avait été enveloppé. Mais, évidemment, son absence pouvait laisser supposer que Jésus l’avait revêtu pour se couvrir ! Alors, y a-t-il chez Luc une invention, une omission, une fable imaginée pour compenser le défaut d’information objective ?
   L’écrivain ne relate pas des faits qu’il a vérifiés, mais qu’il a construits à partir d’un a priori de foi. Il les décrit en présupposant la phénoménologie de l’enter­rement, selon laquelle un mort est toujours mis au tom­beau après que ses jambes et ses pieds aient été entou­rés de bandelettes. Luc a conscience de faire œuvre d’historien (Lc 1: 2-3), pas de faits qui se seraient ac­complis, mais qui se sont forgés dans son imaginaire pour être façonnés sur le modèle de ceux du Christ des Écritures. Il ne rapporte pas un événement, mais il le crée sur un modèle de pensée. Certes, il a conscience d’être un historien, pas d’événements accomplis, mais à venir.




Écrit en 2006




Retour à l'accueil Matthieu Haut de page Jean    Imprimer

t351130 : 14/10/20017