ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La  naissance  de  Jésus



Matthieu 1: 18-25




Analyse du récit







Le texte

Regards sur le récit

Analyse du récit
- Introduction
- Jésus et le Christ
- Marie se trouva
  enceinte

- Joseph, son époux
- L’annonce de l’ange
- Voici la vierge sera
  enceinte
- Une fois réveillé

Regard rétrospectif



Marie se trouva enceinte du Saint Esprit



« Marie, sa mère, était fiancée à Joseph :
or, avant qu’ils eussent une vie commune,
elle se trouva enceinte de l’Esprit Saint
»

   Marie, épouse de Joseph, vivait encore dans sa famille en état de virginité, selon loi et en attente du mariage, quand elle s’aperçut qu’elle était enceinte. Le texte l’exprime avec exactitude par le verbe « trouver » : elle « se trouva enceinte ». Elle n’avait donc pas cherché à l’être par des rapports sexuels, soit avec son époux soit, naturellement, avec d’autres hommes. Stupéfiant, n’est-ce pas ? Car il est impossible d’être enceinte sans avoir des rapports sexuels.
   Qui affirme que Marie s’est trouvée enceinte ? Le texte, sans doute. Mais sur quoi se fonde celui-ci pour l’af­firmer ? On peut penser sur l’aveu de Marie qui, s’étant trouvée enceinte, était la seule à le savoir. Mais un aveu l’aurait envoyée directement à la lapidation. En effet, la Loi ne reconnaissait que deux cas pour ne pas condamner une femme découverte enceinte dans la période de sa vir­ginité : lorsqu’elle l’était par son fiancé, qui était alors obligé de la prendre comme épouse, ou par viol, si elle pouvait prouver n’avoir pas été consentante. Le fait qu’elle aurait pu être mise enceinte par Dieu non seule­ment ne constituait pas un cas de justification possible, mais était impensable et aurait été considéré comme un blasphème. Une femme qui l’aurait invoqué aurait été lapi­dée sur le champ. Marie ne l’aurait donc pas avoué, même si elle en avait été convaincue. Le texte d’ailleurs la pré­sente comme muette à cet égard. Comme aussi muette ap­paraît sa propre famille, où elle vivait. Quant à Joseph, son époux, il l’ignore, comme on le verra.
   Il s’agit donc d’une affirmation du récit, dépendant di­rectement du code de la foi au Christ des Écritures. Rap­pelons que, selon les évangiles, le Christ doit ressusciter selon les Écritures (Jn 20: 9). a name="P22acg">S’il doit ressusciter, a name="P22ach">il doit aussi avoir cette double naissance et mourir en sacrifice du péché des hommes. La conception virginale de Marie dérive du code de la foi au Christ. a name="P22aci">Elle a donc été placée par Matthieu à la fenêtre de son récit plutôt comme l’ima­ge de la femme qui s’est trouvée enceinte que comme celle qui l’a annoncé par sa parole. a name="P22acj">Elle est la a name="P22ack">vierge enceinte !

   Le contenu du texte marque le sommet, pour ne pas dire le comble, d’une intuition théologique sur cette con­ception par Marie. Elle marque aussi le retour de la femme à son état originel de la création. Lors du péché originel, Dieu dit à la femme : « Je multiplierai les peines de tes gros­sesses, dans la peine tu enfanteras des fils, ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi » (Gn 3: 16) ; Ici, au premier moment de l’œuvre de rédemption – la conception du Christ – la femme enceinte n’est pas blessée, ni tourmentée par la souffrance de l’enfantement ! Le porteur du sperme fécondateur n’est pas l’homme mais l’Esprit Saint de Dieu. Dans son sein la gestation d’un enfant se jumelle avec l’incarnation du Fils de Dieu.

   Je le répète, c’est le comble d’une pensée religieuse. L’homme a été condamné à la mort parce qu’il voulait être l’égal de Dieu, et ici on trouve Dieu qui devient homme ! Et chose la plus inouïe, il se fait homme en faisant l’homme Dieu !






Le 18 août 2008




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t382200 : 18/01/2021