ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



La  création  de  la  femme



Genèse 2: 18-25




Excursus exégétique


Verset 23

Et l’Adam dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair : on l’appellera femme parce qu’elle a été prise de l’homme !







Texte et contexte

Excursus exégé-tique
- Introduction
- Verset 18
- Versets 19 et 20
- Verset 21
- Verset 22
- Verset 23
- Verset 24
- Verset 25

Analyse et interpré-tation du récit





   Yahvé présente la femme à Adam pour qu’il lui donne un nom, comme il en avait donné un aux animaux du ciel et de la terre. C’est le rôle souverain du responsable de la création de nommer les créatures, chacune selon sa propre essence. Adam désire ardemment savoir aussi s’il trouvera en ce « second » que Dieu lui avait promis ce qui le délivrera de la solitude. En la contemplant, il a la surprise de découvrir celle qu’il cherchait, la « chair de ma chair et l’os de mes os » : l’être à son image. Mais il semble avoir compris qu’elle est aussi femme, et pas seulement à son image, puisqu’il la définit selon son essence. Du fait de leur nudité commune, il n’a eu qu’à la regarder pour s’apercevoir qu’elle était sexuée et que son sexe était différent du sien, même si le texte reste muet, ne le suggérant qu’au travers du symbole des mots, ce qui se laisse deviner dans la forme syntagmatique du nom « ichah » qu’il donne à la femme.
   Elle s’appellera « ichah », car elle a été extraite de l’homme. Si, en français, le mot femme qui traduit ichah n’exprime nullement que la femme est issue, le mot hébreu, par contre, en donne l’image dans son syntagme.
   Ich signifie, en général, un homme mâle, qui est distinct d’Adam, terme générique qui ne possède pas ce caractère et qui signifie à la fois l’homme, parce qu’il est tiré du sol, (adamah) et le premier des hommes. Dans ce cas, Adam est un nom. Dans le récit, Adam n’est homme, ich (mâle), qu’en relation à la femme. La Septante et la Vulgate conservent cette signification, la première en traduisant ich par aner (et non par antropos), et la seconde par vir (et non par homo).

   Portons notre attention sur les deux mots ich et ichah dans leurs morphèmes, disposés en regard l’un de l’autre.
   Dans son articulation syntagmatique, ich est constitué d’un aleph suivi d’un hireq long, c’est-à-dire résultant d’un iod, qui signale d’un point le aleph initial, et suivi par un sîn. Ichah (la femme), possède la désinence propre aux mots féminins « ah » précédée par ich, où le hireq est bref, c’est-à-dire un point au-dessous d’aleph, sans l'iod.
   En mettant en regard ichah et ich, on remarque que le hireq long correspond en ichah à un « blanc », car le hireq bref n’est qu’un point au-dessous du aleph. L’image syntagmatique d'ichah correspond donc à celle de la femme découverte dans les peintures ou sculptures préhistoriques : un triangle, dont un des sommets est marqué par un creux.

   Je fais œuvre d’imagination, dira-t-on. Il n’en reste pas moins que le mot « niqabah » (femelle) dérive du verbe « naqab », qui signifie « faire un trou ». « Niquabah », signifie « la perforée », la femme. Ainsi, dans l’affirmation de Genèse 1: 27 « et il les fit mâle et femelle », on trouve les mots « zacar » (mâle) et « niquabah » (perforée).
   La structure du syntagme exprime ainsi l’image symbolique de la réalité à laquelle se réfère son signifié.






Le 6 juin 2001




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