ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLa création de la femmeGenèse 2: 18-25 |
Excursus exégétiqueVerset 24
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Texte et contexte Excursus exégé-tique - Introduction - Verset 18 - Versets 19 et 20 - Verset 21 - Verset 22 - Verset 23 - Verset 24 - Verset 25 Analyse et interpré-tation du récit |
Qui parle ainsi ? Selon l’articulation syntagmatique du récit, on doit répondre Adam, parce que ces paroles sont dans la continuation de celles qu’il prononce à la vue de la femme. Mais selon l’articulation du sens, elles sont surprenantes. En effet, angoissé par sa solitude, Adam recherche un être semblable, susceptible d’être son vis-à-vis. Dieu le lui donne en une femme, qu’il crée à partir de lui-même entièrement à son image. En la voyant, Adam reconnaît qu’elle est « os de mes os et chair de ma chair », et il la fait sienne. Acte qui l’unit à lui par une alliance de mariage. Le lecteur pourrait donc s’attendre à ce qu’Adam s’unisse sexuellement à son épouse, alors qu’il n’en est rien puisque Adam diffère son mariage pour jouer le rôle d’arbitre de l’ordre du monde et de l’histoire en adressant un message à tous les hommes à naître de lui et de sa femme, pour qu’ils agissent à son exemple. Comme lui, ils connaîtront les angoisses de la solitude, mais Dieu créera pour eux aussi une femme qu’ils doivent faire leur. Parvenu à la maturité, chacun quittera la maison de son père et de sa mère pour « s’attacher » à sa femme, pour devenir, eux aussi, une seule chair. Singulièrement, au lieu de s’achever par l’union d’Adam et de sa femme, le récit s’interrompt, laissant inachevé le mariage de son personnage pour placer celui-ci dans une autre situation d’existence, non plus celle d’un amoureux épris de sa femme, mais celle, propre à « l’homme », de responsable de la nature humaine pour tous les hommes, modèle primordial de leur mariage, comme un acteur qui, sur la scène, arrêterait son jeu pour expliquer aux spectateurs le sens du drame de son personnage. Ce message implique un changement de situation, et une parole nouvelle que les compilateurs de la Bible attribuent à Adam. L’expression, « c’est pourquoi » (al-ken) trahit ce changement. La narration sur la création de la femme s’achève ainsi par la proposition « L’homme et la femme étaient tous les deux nus ». Le message, quant à lui, est une parole empruntée par les compilateurs à un autre récit du code deutéronomique qui donne sens à la narration qu’ils transmettent : le récit raconte la création de la femme comme le prototype qui fonde l’institution du mariage dans la tradition juive, et auquel tous les juifs doivent se conformer. |
t472024 : 27/07/2017