ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLa création de la femmeGenèse 2: 18-25 |
Analyse et interprétation
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Texte et contexte Excursus exégétique Analyse et interprétation du récit - Introduction - La création de la femme . Introduction . La solitude de l'homme . Profil existentiel de la femme . Création des ani- maux . Création de la femme . Adam, andro- gyne ? . Comme une nais- sance - Les fiançailles - ... |
Comme une naissanceLa création de la femme est comparable à une naissance, ce qu’on ne peut pas dire de celle de l’homme, qui est seulement créé. Produit de la terre, il n’est pas engendré par elle, car il ne s’épanouit pas à partir d’une semence, mais il est l’œuvre du modelage de la poussière, qui est tellement inerte que le récit lui-même en fait le symbole de la mort (Gn 3:19). L’homme n’a pas non plus été engendré par Dieu, dont l’action en lui a été celle d’un sculpteur plutôt que celle d’un père. L’homme, dira Pic de la Mirandole, est un miracle. Mais la femme a pour origine un vivant, l’homme, que Dieu a soumis à une involution sexuelle qui contient la virtualité d’une génération. Dans l’excursus, l’action de Dieu m’était apparue comme une opération chirurgicale, à présent je l’assimile à une césarienne, qui provoque l’enfantement. Conservant cette image on constate, avec surprise, que cette opération ne met pas au monde un bébé, mais une jeune fille déjà formée et prête au mariage. Puissance miraculeuse de la création, qui exprime en un acte le processus de génération dans un corps ? L’événement auquel le récit se réfère se serait accompli avant le temps historique, en Éden, à l’Orient où naît toute vie dans l’univers. Dieu y a créé la femme à partir de l’homme, alors que, dans le même acte, celui-ci engendre la mère de tous les vivants (Gn 3:20). Le texte entend rapporter un événement dont aucun de ses auteurs n’a été spectateur ou témoin. Ils l’ont vu « en songe », comme les Écritures disent des apparitions divines, ou « en ombre », comme dans la chambre obscure de Platon. Nous la considérons comme un reflet, selon nos lectures, de l’expérience du peuple juif. Dès son enfance, la femme juive était vouée à un homme, qui en serait le maître et le futur époux. Il l’avait achetée, mais cette transaction prenait la valeur d’une offrande à Dieu, et mettait aussitôt l’enfant « à part », la rendant sacrée par « l’interdit ». Personne ne pouvait la toucher, car elle ne pouvait l’être en temps opportun que par l’homme auquel elle avait été donnée. L’homme pouvait alors rentrer chez lui et s’enfermer en lui-même comme en un profond sommeil, car Dieu veillait sur elle pour éveiller sa féminité. Les yeux tournés vers lui, elle était façonnée comme argile à son image, selon son bon plaisir, ses goûts, ses besoins et les exigences de sa sexualité. |
t473160 : 29/07/2017