ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisAutobiographie |
Sur les routes du protestantismeLe Centre Protestant du Nord |
EN SARDAIGNELE DÉPARTL’ITALIEPUIS LA FRANCESur les routes du protes- tantisme - Au travail - Le Centre Protestant du Nord - Mon doctorat en philo- sophie sur JB Vico Sous le Christ, Jésus ............................................ |
btenue la licence, l’Église Réformée de France me confia la charge de directeur du Centre Protestant du Nord, lieu de rencontres familiales et culturelles. Devenu pleinement responsable, je fis tout pour déménager le Centre à Lille, lui donnant une nouvelle fonction qui était d’être une plateforme que le protestantisme français offrait aux croyants et aux non-croyants pour un dialogue libre et franc. Ouverture de l’Église au monde ! Je pouvais me considérer comme heureux de ma nouvelle vie : homme nouveau, européen, de foi chrétienne mais ouverte à la culture, hors de tout dogme, au sein d’un protestantisme dont le culte n’a pas un caractère sacré, mais de parole sur la base d’une Écriture comme document d’une interprétation existentielle. Mais au bout de dix années, j’arrivai encore à un moment de rupture. L’Église réformée du Nord n’avait pas accepté, sinon de fait, que le Centre ait une fonction différente de celle de son origine, c’est-à-dire au service des besoins des églises et non du dialogue entre l’Église et le monde. S’y ajouta la parution dans la revue théologique de la faculté de théologie protestante de Montpellier d’un article de ma main sur la « Mort de Dieu », question en vogue alors à partir de Bonhœffer. Certes pas orthodoxe, l’article attira la colère du président de l’Église réformée, qui m’envoya une lettre de condamnation et d’expulsion de l’Église. Par coïncidence, les pasteurs du Nord, lors de la réunion annuelle de programmation du Centre, voulurent m’imposer, avant de commencer, de prononcer la confession de foi de l’Église pour démontrer que j’étais vraiment protestant. Je refusai, considérant leur demande comme un piège et un défi. Prié par le président de raconter aux frères ma « conversion » au protestantisme, je parlai de ma crise et du processus critique que j’avais suivi. Je finis par dire que le directeur de « l’accueil fraternel », pasteur œcuménique qui avait eu l’occasion de lire quelque chose de mes critiques, avait affirmé que je rejoignais la ligne de réforme tracée par Luther. Cette affirmation déclencha chez mes « frères » une colère furieuse, folle. « Nous avons un nouveau Luther : Ennio Floris est désormais notre Luther ! » Ils criaient comme des forcenés. Suivirent les injures, tandis que des tomates pleuvaient sur la table et sur moi. « Descends de la chaire ! Imbécile ! » criaient-ils avec sarcasme et mépris. Je descendis mais d’abord, levant le bras vers eux, je leur dis : « Ne jetez pas les tomates, vous en aurez besoin pour votre repas frugal de midi. » Et tapant des pieds sur l’estrade je dis encore, répondant au mépris par le mépris : « Je porte encore de la poussière de votre protestantisme, je la secoue de mes semelles et je vous la laisse. » Et, me retournant vers mes collaborateurs du Centre « Allons-nous en. » Tous me suivirent, offensés et dégoûtés. Me venaient à l’esprit les paroles de Virgile à Dante pour le détourner d’une cohue infernale : « Ne te soucie pas d’eux, regarde et passe ! » |
t505820 : 21/12/2020