ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris



Autobiographie








Sur les routes du protestantisme

Le Centre Protestant du Nord



P. Danet : Magnum dictionarium latinum et gallicum, MDXCI 



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Sur les routes du protes-
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Sous le Christ, Jésus


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btenue la licence, l’Église Réformée de France me confia la charge de directeur du Centre Protestant du Nord, lieu de rencontres familiales et culturelles. De­venu pleinement responsable, je fis tout pour déménager le Centre à Lille, lui donnant une nou­velle fonction qui était d’être une plateforme que le protestantisme français offrait aux croyants et aux non-croyants pour un dialogue libre et franc. Ou­ver­ture de l’Église au monde !
    Je pouvais me considérer comme heureux de ma nouvelle vie : homme nouveau, européen, de foi chrétienne mais ouverte à la culture, hors de tout dogme, au sein d’un protestantisme dont le culte n’a pas un caractère sacré, mais de parole sur la base d’une Écriture comme document d’une interpré­ta­tion existentielle.

    Mais au bout de dix années, j’arrivai encore à un moment de rupture. L’Église réformée du Nord n’avait pas accepté, sinon de fait, que le Centre ait une fonction différente de celle de son origine, c’est-à-dire au service des besoins des églises et non du dialogue entre l’Église et le monde. S’y ajouta la parution dans la revue théologique de la faculté de théologie protestante de Montpellier d’un article de ma main sur la « Mort de Dieu », question en vogue alors à partir de Bonhœffer.
    Certes pas orthodoxe, l’article attira la colère du pré­sident de l’Église réformée, qui m’envoya une lettre de condamnation et d’expulsion de l’Église. Par coïncidence, les pasteurs du Nord, lors de la réu­nion annuelle de programmation du Centre, voulu­rent m’imposer, avant de commencer, de prononcer la confession de foi de l’Église pour démontrer que j’étais vraiment protestant. Je refusai, considérant leur demande comme un piège et un défi.
    Prié par le président de raconter aux frères ma « conversion » au protestantisme, je parlai de ma cri­se et du processus critique que j’avais suivi. Je fi­nis par dire que le directeur de « l’accueil frater­nel », pasteur œcuménique qui avait eu l’occasion de lire quelque chose de mes critiques, avait affirmé que je rejoignais la ligne de réforme tracée par Lu­ther. Cette affirmation déclencha chez mes « frères » une colère furieuse, folle. « Nous avons un nouveau Luther : Ennio Floris est désormais notre Luther ! » Ils criaient comme des forcenés. Suivirent les inju­res, tandis que des tomates pleuvaient sur la table et sur moi. « Descends de la chaire ! Imbécile ! » cri­aient-ils avec sarcasme et mépris. Je descendis mais d’abord, levant le bras vers eux, je leur dis : « Ne jetez pas les tomates, vous en aurez besoin pour votre repas frugal de midi. »
    Et tapant des pieds sur l’estrade je dis encore, répondant au mépris par le mépris : « Je porte en­co­re de la poussière de votre protestantisme, je la se­coue de mes semelles et je vous la laisse. » Et, me retournant vers mes collaborateurs du Centre « Al­lons-nous en. » Tous me suivirent, offensés et dé­goû­tés. Me venaient à l’esprit les paroles de Virgile à Dante pour le détourner d’une cohue infernale : « Ne te soucie pas d’eux, regarde et passe ! »




Rédigé de 2009 à 2012




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t505820 : 21/12/2020